breloque pour médaille
Je m'attaque encore et encore aux journalistes. Pardon à ceux qui pensent que la langue française doit évoluer, que les changements de sens des mots font partie de cette évolution etc, etc...Je ne suis pas contre l'arrivée de nouveaux mots et la perte de ceux qui ont vieilli. Je suis d'accord aussi avec l'apport des mots étrangers. Ce que je trouve inacceptable, c'est que des gens qui ne comprennent ni la structure de la langue (son architecture, ce qui fait qu'une phrase a un sens ou non) ni les subtilités du vocabulaire deviennent des modèles pour toute une génération.
C'est que, quand les journalistes font des fautes de grammaire ou des fautes de liaison (dont ils abusent), ils sont persuadés d'être des gardiens de la langue. C'est en se prenant pour des pédagogues qu'ils commettent les pires fautes.
J'ai entendu une fois une journaliste montrer qu'elle connaissait bien les accords en disant "elles se sont faites exploser" on entendait bien le son "z" entre faites et exploser. Mais elle ne faisait qu'accentuer sa faute de grammaire. Car la faute est dans l'accord du participe "faites". En réalité, il faut dire "elle s'est fait exploser", "elles se sont fait exploser" (la règle des accords des verbes pronominaux est facile à trouver sur internet, je vous conseille de la consulter). D'ailleurs, quand vous écrivez "elles se sont faites exploser", si vous choisissez l'infinitif comme graphie, vous voyez tout de suite qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
Les journalistes connaissent tellement mal la langue que plus ils essaient de bien faire, plus ils s'enfoncent dans la faute.
Il y a par exemple cette idée bien ancrée qu'il ne faut pas faire de répétitions. En bons élèves, ils appliquent les conseils qu'on leur a donnés pour le bac français : ne pas faire de répétitions et, à l'oral, faire des liaisons partout. Dans les deux cas, cette obsession de bien faire les conduit à dire des bêtises. Une fois, dans le journal TV, j'avais entendu une jeune femme raconter une histoire triste concernant un bébé mort. Pour éviter la répétition du mot "bébé", elle avait choisi le mot "jeune homme". Ainsi, par peur de répéter un mot, on en arrive à bien des absurdités.
Alors j'en arrive maintenant au titre de mon article : dans les périodes de jeux olympiques, les journalistes ont pris l'habitude d'utiliser le mot "breloque" pour ne pas répéter le mot "médaille". Il a suffi qu'un journaliste découvre ce qu'il croyait être un synonyme pour que tous le copient sans vérifier si "breloque" était vraiment un synonyme de "médaille".
Hier soir, sur Guadeloupe1ère, j'ai entendu l'extraordinaire formule "breloque en or" à propos d'un championnat de sport.
Une breloque est un bijou sans valeur. La formule "breloque en or" n'a aucun sens.