soyons égoïstes

Publié le par elizabeth971

Je continue le travail que j'ai commencé avec le livre que je lis en ce moment (et je ne lis rien d'autre en ce moment parce que je n'ai pas vraiment de temps, mais je parlerai bientôt de Noa-Noa qui a, selon moi un rapport avec the Artist's way). Après ma semaine d'abstinence de lecture qui m'obligeait à ne pas me laisser submerger par les mots des autres, me voilà arrivée à la semaine 5. Essayons de faire une bonne traduction du résumé que fait l'auteure de son chapitre :
"Cette semaine, vous allez essayer de comprendre certaines raisons qui font de vous un artiste bloqué.
Vous allez explorer les processus que vous mettez en place dans votre vie pour réduire vos possibilités : en effet, vous ne cessez pas de mettre des limites autour de vous, ce qui vous empêche d'être réceptifs à ce qui pourrait être bon pour vous. Vous allez réaliser que votre habitude de vouloir toujours avoir l'air bon et généreux au lieu d'être authentique vous coûte très cher. Vous allez peut-être vous mettre à envisager d'entreprendre certains changements radicaux dans votre vie de façon à ne plus laisser les autres être la cause de vos problèmes."

Se débarrasser des autres pour arriver à être soi. Etre égoïste pour que le moi intérieur, le vrai moi (le moi "artiste"), puisse enfin s'exprimer. Si nous ne faisons pas un peu de ménage dans nos vies, si nous ne décidons pas que les autres doivent nous laisser tranquilles, nous ne pourrons jamais être seuls avec l'artiste qui est en nous et que nous risquons de tuer à force de ne pas nous occuper de lui.
Osons dire "non" à ceux qui nous sollicitent sans arrêt, qui nous demandent de les aider à déménager alors que nous avions prévu d'aller au théâtre ; osons dire "non" à nos enfants lorqu'ils exigent de nous que nous les emmenions à une de leurs activités alors que nous, justement, à cette heure là, on aurait pu suivre un cours de poterie...Voilà quelques uns des exemples que nous donne l'auteure qui veut ainsi nous démontrer qu'à force de nous sacrifier pour les autres, nous ne nous occupons pas de nous, nous ne laissons pas notre artiste personnel s'exprimer, nous risquons de ne jamais être l'artiste que nous désirons être. Notre artiste finira par mourir et nous-mêmes ne serons plus que des coquilles vides.

Qu'en est-il de moi, de ma vie ?
Un seul exemple devrait suffire. Je pourrais, hélas, en donner plein d'autres me concernant mais je vais me contenter de donner celui (ô combien douloureux !) de mes relations avec mon fils qui aura bintôt vingt ans. Pardon de parler de quelque chose de vraiment personnel mais parfois, les exemples les plus intimes sont les plus parlants. Voilà :
Comment puis-je laisser mon fils me dire qu'il lui est nécessaire de sortir parce qu'il est jeune et que quand on est jeune ce besoin est impératif, alors que lorsqu'il sort, il utilise ma voiture, mon essence, mon argent et même mon temps puisque pour payer ses excès, je dois faire des heures supplémentaires ? Si mon doudou (depuis un an que nous nous connaissons) ne m'avait pas ré - appris à sortir (même si nous n'allons pas très loin), je ne sortirais plus du tout depuis des années parce que je manque d'argent pour le faire alors que mon fils, lui, utilise largement ce droit de sortir avec l'argent que je gagne en travaillant ?
Eh bien voilà ! Je le lui ai dit à mon fils, pas plus tard qu'avant-hier. Nous sommes, en ce moment, dans de grandes discussions (depuis plus d'un an déjà, d'ailleurs) pour essayer de savoir s'il doit faire des études ou travailler. On a essayé les deux. L'idée qu'il devait travailler semblait plutôt bonne mais son compte en banque est devenu encore plus débiteur que quand il était étudiant. Croyant qu'un salaire lui permettrait d'acheter ce qu'il voulait et de sortir autant qu'il voudrait, il s'est retrouvé avec des débits mensuels allant jusqu'à mille euros, débits que, contactée par sa banque, je devais combler le plus vite possible...
Aussi, quand, au cours d'une discussion, il m'a accusée de vouloir l'obliger à faire telle ou telle chose (je ne vais pas donner ici trop de détails), j'ai fini par lui répondre :
"Ce n'est pas moi qui t'oblige à quoi que ce soit ! Je ne fais que te suggérer certaines possibilités pour que tu arrêtes, toi, de me mettre dans des situations abominables ! C'est toi qui m'obliges à ne pas sortir parce que tu veux sortir ! c'est toi qui m'obliges à trouver des solutions qui m'obligent, moi, à travailler pendant le week-end parce que je ne gagne pas assez pour payer tes dettes ! Si je te demande de faire telle ou telle chose, ce n'est pas pour toi, c'est pour moi, parce que j'ai besoin d'avoir la paix !"

Merci, chers lecteurs, de ne pas me faire des commentaires sur le fait que j'ai mal élevé mon enfant, sur le fait que j'aurais dû couper son compte en banque depuis longtemps et autres remarques moralisatrices qui risquent de me tomber dessus après que j'aie avoué toutes ces horreurs intimes (cependant, ils sont nombreux les parents qui, comme moi, payent très cher le fait d'avoir laissé leurs enfants prendre l'habitude de les dominer). Ce n'est pas pour que l'on m'explique ce que je dois faire avec tout cela que je l'ai écrit mais simplement pour illustrer la façon dont j'applique le chapitre 5 du livre que je lis. Il me semble en effet que lorsqu'on parle d'un tel livre et qu'on a commencé à expliquer comment on applique les leçons du livre et que l'on espère, finalement, prouver qu'en appliquant au mieux les leçons, on a fini par évoluer, on doit parfois livrer certains secrets difficiles à porter.
Peut-être, d'ailleurs, mon exemple n'est-il pas bon car il est clair que je ne suis pas généreuse avec mon fils en le laissant abuser de moi mais carrément stupide (d'ailleurs, mon texte, il y a quelques jours, concernant les week-end qu'il vaut mieux passer chez soi que loin de chez soi se trouve éclairé d'une nouvelle façon par ce que je viens d'avouer concernant mon fils).

Prenons donc un autre exemple : celui de l'aide aux devoirs que je pratique. Est-ce que je fais ce travail pour aider les autres ou pour gagner de l'argent ? Si je le fais pour gagner de l'argent, je suis claire. Si je le fais pour aider les autres, je le suis beaucoup moins. Lorsque donc, pour reprendre l'histoire que je racontais concernant les cours donnés pour treize euros de l'heure qui, une fois que j'avais fait le calcul de l'heure passée sur la route et des dépenses en essence ne me rapportaient quasiment rien, je me retrouve à faire tout ça uniquement par générosité, ai-je bien raison de faire ce travail ? Une générosité qui me prive d'un temps précieux dont mon "moi intérieur", mon "moi artiste" a vraiment besoin est peut-être une générosité mal placée. 
Apprenons à être égoïste parce que, si nous ne nous occupons pas de nous-mêmes, nous ne pourrons pas éternellemnt nous occuper des autres : nous serons morts avant d'avoir eu le plus petit moment pour nous occuper de notre vrai "moi".

J'en suis donc à pratiquer nombre de petites révolutions autour de moi de façon à ce qu'on me fiche la paix et que je m'occupe vraiment de moi. C'est mon travail de la semaine.

Et mon "doudou" dans tout ça ? Souffre-t-il du fait que j'essaie de m'occuper de moi (donc, peut-être, pas assez de lui ?). Je lui ai expliqué que je lis un livre et que j'essaie d'appliquer les leçons de ce livre. ça ne le dérange pas parce que lui, il aime bien rester seul devant sa télé pendant les matches de foot et ça l'arrange aussi de savoir que pendant ce temps je lis mon livre d'artiste, j'écris mes "pages du matin", je marque sur mon cahier mes petits bilans hebdomadaire, je peins les cocotiers devant la maison et que je pars avec plaisir avec lui quand il me propose d'aller nous baigner à l'Anse Dupuy à l'heure du coucher de soleil.
   

Publié dans spiritualité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Félicitations pour toutes les petites choses (qui sont immenses en fait) que tu mets en place dans ton quotidien grâce à ton livre ! C'est chouette de vivre pleinement "l'ici et maintenant" quelques soient les difficultés extérieures : peindre des cocotiers, retrouver "ton artiste" etc... me semble être la voie du bonheur (si ce n'est le bonheur lui-même) ! C'est un bel enseignement que tu nous fais partager là... et je compte bien l'appliquer moi aussi ! <br /> Concernant la question de l'égoïsme ou de la générosité pour tes cours particuliers, il me semble que les deux ne sont pas incompatibles : si tu t'épanouis en rendant service, c'est du bonheur pour tout le monde et ton "artiste" doit être comblé (en tout cas, c'est mon cas, sauf que je me fais payer aux tarifs pratiqués sur la place, ce qui m'apporte une double satisfaction !)... dans le cas contraire, alors oui, je suis d'accord avec l'auteure sur l'importance de s'occuper de soi.<br /> Bonne continuation sur cette belle route sur laquelle tu chemines,<br /> J'ai beaucoup de plaisir à te suivre à travers ton blog.<br /> Je t'embrasse,<br /> Agnès
Répondre