the artist's way : fin de la semaine sept.

Publié le par elizabeth971

Dans la semaine sept de The Artist's way, en plus du travail sur la jalousie, je devais faire une réflexion sur mon perfectionnisme dans mon art. Être perfectionniste, selon Julia Cameron, l'auteure du livre, ça ne nous aide pas à avancer dans notre travail d'artiste. Au contraire, ça contribue énormément à nous bloquer. Le perfectionnisme qui nous perd dans les détails, nous empêche de voir notre tableau ou notre livre dans son ensemble (dans mon cas, en ce moment, je prendrai l'exemple de mon tableau de cocotiers). Etre perfectionniste, c'est rester dans l'égo.
J'ai donc ramené, dans mon stock de tableaux non terminés, le tableau des trois cocotiers que j'ai commencé il y a quelques semaines.
J'ai pris une chemise en bristol vert clair et j'ai commencé à peindre dessus directement (sans commencer par dessiner au crayon) avec du blanc, du vert clair, du bleu d'outremer et du jaune clair. J'ai placé les couleurs du feuillage du cocotier du milieu (en vert et jaune), puis le blanc de son tronc, les verts et les jaunes du troisième cocotier ; j'ai ébauché quelques traits du cocotier en premier plan (celui qui me pose le plus de problèmes) ; j'ai bien marqué le ciel en blanc ; j'ai ajouté en bleu les ombres des deuxième et troisième cocotiers ; j'ai mis du vert clair pour situer la masse des bambous qui masquent en partie le pied du cocotier du milieu et complètement celui du cocotier en troisième plan.
Et voilà ! J'ai donc déjà une bonne partie de mon tableau de faite.
En trois ou quatres séances de trois heures chacune, je peux avoir quasiment fini ce petit tableau et passer à autre chose, par exemple recommencer (sur une chemise bristol bleu clair, je pense), le tableau de la maison d'en face. À cause du cyclone qui a abattu une grosse branche du manguier qui déborde un peu sur la rue, je peux maintenant voir la maison dans son entier avec son toit rose, que je ne voyais qu'à moitié avant et les fleurs roses et rouges qui décorent la moitié du jardin et qui étaient, avant le cyclone, complètement masquées par la branche du manguier. Je pourrai faire de belles correspondances entre les couleurs du toit et celles des fleurs. Je ne peux pas dire de quelles fleurs il s'agit. Il y a un hibiscus mais aussi d'autres très jolies fleurs dont je ne connais pas le nom (je n'ai jamais appris les noms de fleurs). Ce sera très joli.
J'ai d'autres projets comme par exemple celui de reprendre des photos anciennes de Vieux-Fort et d'en faire un tableau en couleur.
Mais j'ai toujours des milliers de projets....
Revenons-en au tableau des trois cocotiers.
J'ai donc essayé, au maximum, de comprendre le sens de l'ensemble du tableau projeté en plaçant carrément mes blancs, mes verts et mes jaunes dès le départ et je crois que ça m'a aidée.
Ceci dit, je n'ai vraiment réussi, dans ce nouveau tableau, que ce que j'avais déjà bien avancé dans mon tableau précédent.
Il me faut maintenant peindre le cocotier du premier plan. Sur une moitié, il ressemble surtout à un rideau de fines bandes noires se découpant sur le ciel plus clair.
Et il y a les bambous....
 Alors là....Comment peindre des bambous ?
 Il y a une célèbre phrase zen qui dit « si tu veux dessiner un bambou, deviens le bambou. » Je veux bien devenir bambou quand il s'agit d'en dessiner une branche, mais un buisson entier....Puis-je me contenter d'une masse vert clair ? Il faudra alors peut-être écrire dessous :
 « ceci est une forêt de bambous. »
Quand on peint des paysages, on est sans cesse confronté à des énigmes. Les gens qui considèrent que seule la peinture d'imagination est intéressante pensent que peindre des paysages veut dire qu'on ne fait que recopier quelque chose qui existe déjà. Moi, je trouve l'exercice du paysage extraordinaire, toujours plein de surprises et d'énigmes à résoudre. Parmi les images qui sont enregistrés sur mon ordinateur, il y les Nénuphars de Monet. Il y a également les paysages médocains d'Odilon Redon, les jardins de Vuillard, les paysages américains grandioses de Moran, ceux de Hopper avec des maisons bleues et la mer. Quelles merveilles, quelle imagination et pourtant, ce sont des paysages et ils sont ressemblants...Je ne suis pas Monet, ni Vuillard, ni Redon, ni Moran, ni Hopper, mais, comme eux, j'aime les paysages, les paysages en vrai, les paysages peints par de grands artistes, les paysages décrits par de merveilleux écrivains et j'essaie de les reproduire inlassablement. Je suis bien loin d'être la forêt de bambous que je veux reproduire sur mon tableau mais pour ce qui est des cocotiers, à force de les observer, je me demande si je ne commence pas à m'identifier à eux.

Publié dans spiritualité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Merci encore pour ces superbes commentaires sur l'art et sur les paysages : on comprend bien en quoi esthétique et philosophie de vie se rejoignent. J'ai hâte de voir les trois cocotiers et la forêt de bambous... <br /> Je t'embrasse bien fort,<br /> Agnès<br /> PS. : Ta belle maison fait depuis ce matin le fond d'écran de mon ordinateur
Répondre