catastrophes naturelles d'un côté, grèves de l'autre et famine à l'horizon

Publié le par elizabeth971

 

Voilà une grève de terminée (il semblerait qu’il y en aurait une derrière -un peu comme pour les cyclones, il y en a toujours un plus puissant derrière, dit-on à chaque fois...).
Une fois les négociations signées, les manifestants ont ouvert les barrages et, pendant la nuit, ils ont si bien rangé la route que ce matin, à cinq heures et demie, on aurait dit qu’il n’y avait eu aucun désordre les trois jours précédents et qu’on avait dû rêver. Pour moi, c’était plutôt un joli rêve puisque, pendant les trois jours de grève, j'ai marché le long du littoral et dans le joli petit bois. Bien sûr, je ne suis pas allée voir mes élèves pendant ce temps mais ça m’a un peu reposée.

Pour les gens de Vieux-Fort, ce qu'il y avait d'amusant dans cette grève c'est que, comme nous sommes tout au bout de l'île et que nous avons d'un côté la mer et de l'autre la montagne, nous ne pouvons aller que à droite ou à gauche. Quand la route de droite est fermée (par exemple parce que la houle d'un cyclone a détruit la route), il nous reste la route de gauche, trois fois plus longue et dangereuse que la première mais elle est quand même là et la vie continue. Quand la route de gauche est fermée (par exemple par une grève concernant le prix de l'essence), nous nous sentons un peu isolés dans notre ville du bout de l'île et aussi, un peu sans rien à manger car les commerces sont peu nombreux et ont très peu de stocks (nous avons deux petits lolos à Vieux-Fort et ils ont très peu de stock).

Hier, après avoir marché le matin pour aller de Vieux-Fort à mon travail comme je l'avais fait lundi et mardi, je me suis fait accompagner par mon camarade de travail préféré à Cora (à Basse-Terre), le magasin où nous nous approvisonnons pour manger. Il n'y avait déjà plus grand chose dans les rayons car, les camions n'étant pas venus pendant trois jours, les stocks s'étaient épuisés peu à peu. J'ai quand même fait quelques achats pour le cas où la grève se prolongerait. Je suis ensuite rentrée à pied (mon collègue m'avait déposée à Rivière Sens et était reparti de son côté), enfin pas tout à fait à pied mais, disons que je suis rentrée à pied pour ne pas compliquer mon histoire.

Comme hier soir, les négociations ont abouti, j'ai repris, ce matin, ma voiture pour aller au travail  (et ensuite à mon deuxième travail). Nous avons donc retrouvé la situation normale (celle que nous avions avant la grève et après le cyclone). 
J'ai fait des courses, à midi, nous ne mourrons pas de faim ce week-end mais, comme je le disais au début de mon article, une nouvelle grève est annoncée pour le seize décembre. Serons-nous prêts à affronter de nouvelles ruptures de stocks ?

Publié dans catastrophe naturelle

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