Crazymakers
Je suis en train de relire « libérez votre créativité" et, hier soir, je lisais le chapitre de la semaine 2 dans lequel il est question de nos amis ou compagnons de vie qui passent leur temps à nous empêcher de nous consacrer à notre créativité. En anglais, Julia Cameron appelle ça des crazymakers.
Les crazymakers sont un obstacle que je n’ai pas réussi à supprimer dans mon désir de me consacrer à a créativité.
En septembre-octobre 2008 (époque où j'ai lu le livre de Julia Cameron pour la première fois), je vivais avec mon doudou actuel depuis un an mais je ne m’étais pas encore réellement débarrassée de mon ancien amoureux qui, pendant toutes les années de notre histoire commune, avait tout fait pour m’empêcher d’avoir des moments pour moi. Dans l’année 2008 et une bonne partie de l’année 2009, il continuait de me demander de lui rendre des services, parfois de me harceler. Cependant, petit à petit, j’ai pu me sentir de plus en plus libérée de sa présence, donc, plus libre de mon temps.
Mais il y avait autre chose dans ma vie : mon activité d’aide aux devoirs. Mon activité d’aide aux devoirs prenait tout mon temps libre quand je la pratiquais. Je sortais du travail à 16h30 pour me précipiter chez mes élèves et n’étais chez moi qu’à 20h30 après m’être tapé trente kilomètres de routes de montagne. Les mardis et mercredis après-midi qui sont mes heures de repos étaient aussi jetés en pature à mes élèves...Tout ça pour gagner 20 euros par soirée ou par après midi. Et le matin, je repartais au travail en me levant à 5h et demie.
Il ne me restait que le week-end pour me reposer et m’occuper de mon linge, de mes repas (car, bien sûr, je ne prenais pas de "vrais" repas, la semaine, avec mon activité d’aide aux devoirs).
Pendant la grande grève guadeloupéenne de février-mars 2009, je n’ai pas pratiqué l’aide aux devoirs en raison de l’utilisation d’essence qu’elle impliquait puisque tous mes élèves habitaient loin de chez moi. Cette grève était en effet, en grande partie, une grève d’essence.
Résultat, pendant un mois et demi, je n’ai rien fait d’autre que rester chez moi et aller (à mi-temps) à mon travail. Quel bonheur !
Fin mars 2009, tout était revenu à la normale. J’avais repris mon travail à plein temps et mon deuxième travail (l’aide aux devoirs). Fin novembre 2009, ma voiture étant tombée en panne j’ai, du même coup, abandonné l’idée d’acheter une nouvelle voiture et celle de continuer mon activité d’aide aux devoirs.
Le temps que je consacre à aller au travail est désormais plus long qu’avant mais plus sain (puisque je marche) et j’ai plus de temps, à la fin, pour m’occuper de ma créativité puisque je ne rentre jamais chez moi après dix-huit heures trente (ça c’est quand je n’ai trouvé ni bus ni stop et que je marche pendant les 9 km).
Nouvelle vie, donc, que je pouvais enfin consacrer à ma créativité.
Cependant, en décembre 2009, une amie qui ne venait que ponctuellement en Guadeloupe jusque-là, est venue s’y installer définitivement. Comme elle aime aller à la plage et n’aime pas y aller seule, il lui a semblé tout naturel de m’y inviter chaque fois que j’étais libre « tu ne travailles pas cet après-midi ? » « non. » « Alors, allons prendre un petit bain ensemble »
Le petit bain à la mer ne dure pas plus d’une demie heure. Les bavardages qu’il y a autour du bain ne durent jamais moins de deux heures. Tout le temps que j’avais gagné en éliminant l’aide aux devoirs avait immédiatement été récupéré par ma copine qui m’emmenait à la plage.
C’est un fait : pendant cette période, je n’ai quasiment pas avancé dans mes travaux : ma bonne copine est donc un « crazymaker » dont l’objectif inavoué et inconscient est de m’empêcher d’avancer mon travail de créativité.
Selon Julia Cameron, nous sommes responsables de l’existence de nos crazymakers dans nos vies.
A moi, donc, de prendre en conscience la décision que je ne laisserai plus les "crazymakers » m’empêcher de travailler ma créativité.
Cette deuxième semaine de « libérez votre créativité », je ne l’avais donc pas résolue lors de ma première lecture. Je comprends mieux maintenant pourquoi j’ai si peu avancé.
Cher Dexter, toi qui lis maintenant ce livre de Julia Cameron, comprends-tu ce que je veux dire ? T'es-tu reconnu dans ce chapitre ?