des films sur Jim Morrison
Mes vacances, je les passe toujours en France avec ma famille, depuis que mon plus jeune fils a quitté la Guadeloupe. Avant ça, déjà, je les passais presque toujours chez mes parents en France. Je ne voyage pas, sauf pour aller voir les miens parce qu'ils sont loins de moi. C'est normal d'ailleurs. Enfin, je crois.
Alors, une ou deux fois par an, je prends l'avion de Pointe-à-Pitre à Paris puis de Paris à Bordeaux. Il y a un repas qui est servi (je choisis toujours le menu poisson) et il y a des films qu'on regarde en mettant des oreillettes pour entendre le son. J'adore ça. Depuis quelques années, le système mis en place sur les boeings 777 permet de choisir son film parmi des dizaines de films sélectionnés. Je choisis en général les films de la rubrique "nouveautés".
Il y avait, à l'aller (au mois de septembre) un film sur les Doors ou plutôt sur Jim Morrison. J'adore la musique des Doors. à l'époque des Doors, j'étais trop jeune pour apprécier cette musique. C'est plus tard, en vieillissant, que j'ai trouvé ça vraiment beau. Même si les paroles (c'est ce que j'ai appris dans le film) sont parfois plus grossières que philosophiques.
Je profite de ce petit texte sur les Doors pour rappeler que le nom du groupe fait référence à un texte d'Aldous Huxley "doors of perception", "les portes de la perception" et aux recherches d'Huxley sur les drogues qui permettent de changer notre perception du monde.
Inutile de dire que j'ai aimé ce film sur les Doors.
Au retour (le 6 octobre), parmi les films que j'ai choisi de regarder, il y en avait un qui s'appelait American Trip. ça parlait d'un chanteur de rock, du genre de Jim Morrison ou du chanteur de Nirvana (j'ai oublié son nom) mais dans le monde actuel.
L'histoire concernait un chanteur de rock (anglais) qui n'était plus très bon mais qui l'avait été. Et il y avait un jeune homme - qui travaillait comme stagiaire dans une sorte de boîte de production - qui avait l'idée de faire un concert à Los Angeles, un concert avec le chanteur de rock en question. Le jeune stagiaire avait donc pour mission d'aller chercher le rocker en Angleterre et de le ramener à Los Angeles à une date précise. Le problème était que le chanteur était tellement drogué et alcoolique et tellement tenté de suivre ses pulsions plutôt que ce qu'il faudrait faire (en l'occurence être à l'heure au concert de rock dont on est la vedette et où des milliers de fans vous attendent) que ça parassait très improbable que l'objectif ait des chances d'être atteint. C'est ce qui fait le suspens du film.
Il y a eu un film français un peu sur le même thème il y a pas longtemps.
Pourquoi est-ce que j'ai aimé ce film ?
Parce que l'acteur principal (Russel Brand) me fait penser à Jim Morrison et parce que sa musique ressemble à celle des Doors. Parce que le garçon qui, dans le film, a la tâche d'amener le chanteur en Amérique est vraiment un garçon normal, pas du tout libéré sur le plan moral (le contraire du chanteur) et que le spectateur souffre beaucoup avec lui de ce qu'il est contraint de faire. Parce que les gags sont vraiment amusants. Parce que les deux personnages principaux apprennent vraiment à s'aimer l'un l'autre et à s'aimer eux-mêmes sans et que cette évolution des sentiments des personnages est vraiment bien faite : ça n'a pas du tout l'air artificiel, fabriqué. C'est très bien joué en fait.
Et puis, j'ai une raison personnelle d'aimer ce film. Mon fils ainé, celui qui a un chagrin d'amour et n'arrive pas à faire son deuil, j'ai eu l'impression de le voir tout le long du film. Il ressemble à Russel Brand sur le plan mental et sur le plan physique. Il est coiffé pareil (cheveux chatains, longs, pas très bien coiffés), il est grand et mince, il a une forme de beauté qui n'est pas perceptible au premier regard mais qui devient fascinante et empreinte d'une infinie douceur quand on entre dans son univers, il a énormément besoin d'amour et de communication et il confie, lui aussi, la gestion de son chagrin à une bouteille d'alcool.