Le contexte historique évoqué par le Voisin à la fin de la scène du jardin

Publié le par elizabeth971

 

 

 

En 76, dans la région de Basse-Terre, on a évacué tout le monde après une éruption qui n’était pas mortelle mais a provoqué beaucoup de cendre et a beaucoup impressionné les habitants. L’évacuation a été très discutée sur le plan politique. Par mesure de précaution, les habitants sont restés éloignés de chez eux durant plusieurs semaines, hébergés par des structures ou des membres de leur famille en Grande-Terre. Le choix de l’évacuation sur plusieurs semaines a été contesté parce que ce choix a eu une influence sur l’avenir économique de la région concernée. D’ailleurs, beaucoup de familles (y compris des familles influentes) se sont installées en Grande-Terre et ne sont plus venues habiter dans leurs anciennes maisons. Certaines maisons ont été vendues à bas prix à l’époque. Aujourd’hui, la ville de Basse-Terre n’est plus vraiment dans  cette situation : c’est le chef-lieu, donc le centre administratif de l’île mais cette situation semble parfois contestée. N’empêche que les loyers sont très chers actuellement dans la région et il y a plusieurs collèges et lycées et énormément d’embouteillages le matin et le soir…On n’est donc pas, actuellement, dans une situation de risque de désertification de la région mais bon, après l’éruption et l’évacuation, on s’est posé pas mal de questions. A ce sujet, un livre du grand spécialiste de la question, M. Feuillard, vient de sortir et ce livre est la référence réelle et scientifique de ce que je suis en train d’écrire. Ce que je suis en train d’écrire sur cet évènement n’a pas d’autre but que d’expliquer, de façon « amateur » la situation que j’évoque dans ma pièce.

 

 

 

A la fin de la scène du jardin, dans ma pièce, le Voisin raconte une histoire qui est la sienne mais qui s’inscrit aussi dans un contexte historique réel.

Il y a un parallèle entre la situation fictive et une situation réelle qui est arrivée dans le passé de notre île.

 

Situation fictive (mon sujet) : que se passerait-il si une grève paralysait la vie de l’île au point que la plupart des habitants s’en iraient ? Comment vivraient ceux qui, éventuellement, resteraient dans l’île ?

 

Situation réelle du passé : une alerte à l’éruption volcanique a provoqué dans la région concernée (et quelques villages périphériques), une évacuation totale de la population – du moins, de la population qui vivait d’un lien social. Seuls, sont restés quelques individus capables d’être autonomes (et encore…on ne sait pas très bien).

 

Autre parallèle réel et connu : l’île de Montserrat, à quelques dizaines de kilomètres de la Guadeloupe. L’éruption du volcan de Montserrat (une première éruption puis celle qu’on  prévoyait et pour laquelle on avait évacué la partie de l’île concernée) a bel et bien existé, jusqu’au bout des prévisions les plus pessimistes. Un volcanologue avait prévu qu’une deuxième éruption serait beaucoup plus grave que la première (celle qui avait déclenché l’évacuation de la population) mais quelques personnes avaient voulu rester chez elles. Elles ont été tuées lors de la grande éruption. L’éruption de Montserrat a eu lieu dans les années 90, je crois, donc 20 ans après l’évacuation de la région de Basse-Terre dont je parle dans ma pièce.

 

Pour en revenir à mon histoire dans laquelle j’amène une comparaison entre une grève (fictive) paralysante d’aujourd’hui et l’évacuation de 76, c’est une conversation que j’ai eue avec mon compagnon (mon « doudou ») qui m’a permis de faire cette comparaison. Il y a eu, effectivement, dans notre petite commune, un homme qui est resté sur place pendant les semaines de l’évacuation (et il y en a probablement eu d’autres). Mon personnage du Voisin a donc une sorte de réalité et je fais de lui quelqu’un qui n’avait aucune attache familiale ou sociale à l’époque (et ensuite, il n’en aura pas non plus) : jeune mais hors de l’âge de scolarisation, orphelin, sans travail fixe. La vie entière du personnage le mettra dans cette catégorie un peu marginale : il se réfugiera dans l’alcoolisme. Dans mon histoire, l’évènement qu’est la grève permet à mon personnage « le Voisin » de s’intégrer à cette famille providentielle qui n’a pas pensé à partir quand l’île a commencé à être paralysée : Charles, Mona, Nico. Mona ne l’aime pas mais Charles, en gars qui est né là et qui connaît l’histoire de chaque membre de sa commune, lui donne ce qu’il demande.

 

Ceci étant dit, mon histoire est une fiction et toute ressemblance entre mes personnages et des personnes ayant réellement existé ne serait que pure coïncidence.

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