le cri du con
J’ai reçu dans ma boîte un mail du « cri du contribuable »
Je vous propose ci-dessous quelques phrases de l’article en question.
Je l’ai lu.
J’ai compris que c’était de la propagande gouvernementale qui était entrée dans ma boîte aux lettres.
Un peu comme si un membre éminent du gouvernement - un qui connaîtrait l’orthographe et les règles de syntaxe - était entré directement chez moi pour me faire la morale, me dire que les fonctionnaires qui font la grève sont des voleurs et que le remarquable fonctionnaire Olivier Lebeau qui renonce à faire la grève pour sauver le concept de retraite par répartition est un héros.
Comme tout cela est touchant !
Notre gouvernement entre donc directement chez nous en faisant vibrer notre âme de contribuable (qui crie !) pour nous dire qu’on doit accepter ses propositions de réforme.
Mais quel est l'objectif de cette réforme ?
Sacrifier une poignée de milliers de travailleurs qui ont effectué leurs quarante-deux ans de travail payé au SMIC ou un peu plus et à qui l’on dit, le jour où ils peuvent enfin se reposer :
« non ! Il te faut attendre deux ans de plus. pense aux jeunes. Ne sois pas égoïste. Tu dois sauver la retraite par répartition et te sacrifier. »
En réalité, il n’y a que cette tranche de travailleurs qui doit faire un sacrifice.
Les autres (comme moi), ils le savaient déjà qu’ils devraient attendre l’âge de soixante-sept ans pour pouvoir espérer une retraite à taux plein puisque ceux de ma génération ont commencé à travailler plus tard que ceux de la génération précédente.
Ce n’était pas encore d’une façon massive que l’on se mettait à travailler plus tard mais le mouvement était en marche.
Dans les années quatre-vingt les chiffres du chômage étaient déjà importants et les jeunes étaient de plus en plus nombreux à prolonger leurs études.
En fait, ceux qui vont devoir s’arrêter à soixante-deux ans alors qu’ils avaient espéré s’arrêter à soixante ans, ce sont ceux qui n’ont pas fait d’études et donc, qui ont un salaire minable et auront une retraite minable. À des exceptions près, bien sûr.
C’est à ces gens-là que l’on dit d’être responsables, de ne pas être égoïstes et de la fermer.
Extraits du cri du contribuable :
« On ne rappellera jamais assez qu’un employé du service public ne doit ni ne peut être un privilégié. La stabilité de son emploi a pour contrepartie la régularité de son travail. [...]
Si les services publics ne sont plus assurés, c’est leur bien-fondé qui est remis en question, la fiabilité du service public justifiant le prélèvement de l’impôt qui sert à son financement. Ce qui est financé par voie d’autorité doit être garanti également par voie d’autorité. Autrement, c’est du vol. »
« Il faut lire le témoignage d’Olivier Lebeau, enseignant, paru dans Le Monde : c’est la réaction d’un bon et loyal socialiste ayant pris conscience que repousser l’âge légal de la retraite permettrait de « sauver les retraites ».
[...]
Il n’est pas jusqu’au choix des mots qui ne rappelle le vain enthousiasme républicain raillé par Hyppolite Taine : Olivier Lebeau se présente comme un « citoyen responsable » – c’est le nom que se donnent entre eux les socialistes attachés à protéger la société contre les effets secondaires de la liberté. »