le roi se meurt
Mon expérience théâtrale est toujours présente en moi, même si la vraie vie reprend le dessus...Bien sûr...On ne peut pas faire autrement.
J'ai commencé une nouvelle pièce.
Je n'abandonnerai pas celle que j'ai commencée mais là, j'ai une nouvelle idée de pièce, très simple à première vue et, en une semaine, je l'ai déjà bien avancée. J'ai écrit plusieurs scènes, j'en ai ébauché quelques unes, j'ai réfléchi à la dernière scène, cette nuit, et il va falloir que je la retranscrive.
En fait, j'ai ma pièce à peu près tout le temps dans ma tête et j'ai des morceaux de papier sur lesquels j'écris les nouvelles idées que j'ai dans la journée (ou dans la nuit). Je reprends ensuite ces idées quand j'allume mon ordinateur.
Samedi, j'ai lu une pièce que j'avais lue dans mon adolescence : "Le Roi se meurt" de Ionesco. je n'avais pas tout compris, bien sûr, et pourtant, j'avais aimé. C'est une pièce qui parle de la mort, comme son nom l'indique. Il s'agit de la mort de n'importe qui, même si le personnage est un roi. C'est la mort de n'importe qui puisque même un roi est n'importe qui et que n'importe qui ressent que l'univers meurt quand il meurt.
C'est ce genre de pièce que je lisais adolescente qui a fait, je pense, que maintenant, je ressens ce désir d'écrire des pièces.
Ionesco a écrit cette pièce en un mois. Sartre écrivait ses pièces en trois semaines. J'imagine qu'après, il y a les temps de correction qui prennent du temps. Toujours est-il que les pièces de théâtre s'écrivent souvent beaucoup plus vite que les romans. C'est que le sujet d'une pièce doit être relativement simple ; et l'histoire racontée dans le moment d'énonciation de la pièce ne doit pas durer des années. Dans les pièces classiques, l'unité de temps, de lieu, d'action signifiait que tout devait se passer dans une journée, en un seul lieu. On n'obéit plus vraiment à ces règles aujourd'hui. N'empêche que, écrire une pièce, reste plus simple qu'écrire un roman.
Mais ce n'est pas parce que c'est plus simple que c'est moins intéressant. Sur le plan philosophique, une pièce peut être un texte extraordinairement profond.
C'est le cas de la pièce de Ionesco, "Le Roi se meurt". L'approche de la mort, telle qu'elle est traitée dans cette pièce, atteint un très haut niveau de spiritualité. On voit le roi qui refuse le détachement, les personnages autour de lui qui l'aident à se détacher ou qui l'en empêchent. On le voit abandonner la partie petit à petit, pas parce qu'il le veut mais parce qu'il n'a plus le choix.
Les mots employés par Ionesco, sont des mots de tous les jours. Les phrases sont courtes. Les structures syntaxiques sont toujours les plus simples.
J'ai choisi de lire (ou plutôt relire) "le Roi se meurt", ce week-end, pour prendre cette pièce comme modèle pour écrire la mienne.
Je suis incapable d'écrire avec des phrases compliquées, d'inventer des métaphores,....alors, pourquoi me forcer. Ionesco me montre que l'on peut très bien écrire quelque chose de profond, bouleversant, universel, nécessaire....avec des mots de tous les jours.