les fautes d'orthographe
Ce week-end j’ai travaillé sur ma dernière pièce. Pas sur les dialogues proprement dits. J’essayais plutôt de reprendre un peu certains sujets de société qui tiendront une place importante dans ma pièce.
Voici donc ce que j’ai écrit, ce week-end, sur l’éducation :
L'éducation de nos enfants
Nous ne sommes pas préparés dans le domaine de l'éducation de nos enfants car, quand nous éduquons nos enfants, le modèle, c'est l'éducation que nous avons reçue et dont nous soustrayons (éventuellement) ce qui n'a pas fonctionné (par utopie). Mais le monde extérieur, le monde qui est autour de nous et qui a évolué en quinze, vingt ou trente ans, ne nous permet pas de reproduire un modèle connu, du moins pour une partie - celle que – justement – nous avions choisi d’imiter.
Alors nous nous retrouvons, à chaque génération nouvelle (donc pour tous ceux qui ont un enfant à éduquer), comme un acteur qui entre sur scène sans avoir lu son rôle ne serait-ce qu'une fois ou en en ayant lu un autre qu'il ne parvient pas à adapter au nouveau rôle. Quoi qu'il arrive, même si nous sommes dans des conditions proches de celles de la génération précédente, nous ne sommes pas dans les mêmes conditions, nous ne pourrons pas reproduire à l'identique ce que nous avons connu pour nous-mêmes et ça, ça fait une grande différence avec les animaux, avec les abeilles ou les fourmis. Les abeilles ou les fourmis font exactement la même chose qu'il y a des milliers d'années, leurs sociétés ne changent pas (ou lentement). Notre société humaine change à chaque génération. Nous ne parvenons jamais à reproduire sur nos enfants ce que nous étions nous-même. Il n'y a pas de clones chez l’humain.
Donc, à chaque génération, l'éducation donnée par la personne qui éduque ne peut ressembler à l'éducation qu'elle a reçue. Pourtant, elle fera tout pour l'imiter mais en même temps elle va imiter ce qu'elle est en tant qu'adulte pour éduquer l'enfant qui est un enfant (sa vision d’adulte est une source d'échec en soi). Et en même temps des choses du progrès humain qui n'existaient pas quand elle était enfant (la télé ou tels ou tels programmes télé ou même le fait de travailler à l'extérieur et mettre son enfant en crèche), énormément de facteurs, donc, vont faire qu'il est impossible de reproduire sur un autre, par l'imitation, l'éducation que nous avons reçue.
Alors que faire ? On va improviser. On va créer. Et cette idée de créer peut nous expliquer pourquoi notre monde change sans arrêt…Et pourquoi nous sommes des êtres de création….
Ou alors on va abandonner parce que c'est trop difficile. On va laisser d'autres s'en charger parce qu'on n'a pas l'énergie de le faire, parce qu'on ne se sent pas suffisamment intelligent pour le faire. On va laisser cet enfant se perdre, se détruire ou être perdu ou détruit par d’autres ou, au contraire, être sauvé par un autre ….
Si moi, je ne parviens pas à faire l'effort d'éduquer mon enfant (en lui enseignant à son tour l'effort), qu'arrivera-t-il ? Est-ce que le risque n'est pas que le sens de l'effort -qui fait partie du progrès humain et du progrès de la société - ne soit perdu et que l'enfant et toutes les générations futures soient perdus. Ou n'est-ce qu'une sélection naturelle ? C'est-à-dire que si mon enfant ne fait pas partie de ceux qui ont pu faire l'effort, il sera seulement dépassé par ceux qui ont pu faire l'effort et continueront la politique de l'effort dans la société ? Mon enfant non éduqué dans l'effort serait alors purement et simplement éliminé par les autres, mieux éduqués.
Depuis que j’ai écrit ce texte (samedi matin), j’ai relu quelques chapitres de « la Vie des abeilles » de Maeterlink et je me suis rendue compte que le problème de l’évolution des abeilles est beaucoup plus subtil que ce que j’ai écrit ci-dessus sur une ligne. On apprend beaucoup sur les hommes en observant les animaux.
Alors, cher Dexter, que faire pour ta petite Fantine ?
Les élèves que l’on m’amène sont des enfants qui entrent en sixième ou bien entrent en seconde. C’est à ce moment-là (en sixième ou en seconde) que les parents découvrent que leur enfant a un problème, qu’il fait des fautes d’orthographe, n’arrive pas à apprendre l’anglais ou n’a jamais ouvert un petit roman de sa vie. Et on me demande alors de rectifier tout ça alors que, visiblement, ce ne sera pas possible puisque l’enfant en question n’a aucun sens de l’effort.
Je ne sais pas ce qui se passe dans les écoles primaires. Je crois qu’en réalité le problème de discipline est tel que les enfants n’ont qu’une demie heure ou un quart d’heure de leçon réelle sur une heure de classe. Je crois qu’il ne faut plus compter sur l’école car les maîtresses sont dépassées par des problèmes de société qui se reflètent dans le comportement des enfants.
Il faut tout faire à la maison, à mon avis. Il faut se dire que l’école existe et que nos enfants doivent y aller mais qu’il ne faut compter que sur soi-même si l’on veut être sûr que l’enfant y apprendra certaines choses. Ce ne sera pas de la faute des enseignants si nos enfants ne savent ni lire ni écrire mais de tout un ensemble. Mais si moi, je veux que mon enfant sache lire et écrire et parler correctement et comprendre, une fois adulte, des textes de droit ou de philosophie, ou, tout au moins qu’il ait la liberté de le faire –et comment aurait-il la liberté de choisir entre lire et ne pas lire si on ne lui a pas enseigné la lecture ?- c’est à moi de faire le boulot.
Ce que tu fais, Dexter, en t’occupant de ta petite fille pour lui inculquer les bases de grammaire, c’est, bien sûr, ce qu’il faut faire. Tu me dis qu’elle ne voit pas le rapport entre la règle et l’application : c’est ce que je vois tout le temps, j’en déduis que c’est normal. Les enfants sont des enfants et nous, les adultes, parfois, on ne comprend pas qu’ils ne comprennent pas que la règle s’applique dans la dictée. A un moment, l’enfant fait le rapprochement entre les deux mais si tu ne lui as pas appris les règles avant ce stade, ça ne fonctionnera pas. Il y a quelque chose de miraculeux qui se passe entre le moment où l’enfant ne comprend pas et le moment où il comprend. C’est un mystère. Mais enseigner la chose reste nécessaire même si on ne sait jamais quand le miracle interviendra.
C'est peut-être ça qu'on appelle la "foi".
Pour les enfants que je vois, c’est souvent trop tard : les parents n’ont pas fait ce que tu es en train de faire quand l'enfant a un âge tendre et ils comptent sur un miracle absolu au moment où ils découvrent la catastrophe. Pas le même genre de miracle.
J’en reviens à notre civilisation qui est en train de perdre quelque chose dans le fait qu’on ne sache plus lire et écrire ce qui est un peu difficile, qui demande de l’effort (est-ce le cas dans les autres pays, dans les autres langues ?). Le fait de ne pas savoir lire et écrire sera probablement remplacé par autre chose mais je crois qu’il faut quand même continuer, en tant que parent, à enseigner à nos enfants le langage, la lecture et l’écriture.
Et puis tant que l’école existe et que les critères de la société sont encore fondés pour une grande part sur l’écriture, autant faire partie de ceux qui vont s’intégrer dans cette société. L’autre société, celle qui est en train de se créer avec tous ceux qui n’apprendront jamais à écrire, sera-t-elle la société dominante de demain ?
Nous en sommes réduits à faire un pari.
Au hasard, j’ai copié-collé un extrait de forum de doctissimo (un site dans lequel on trouve quantités de textes vraiment mal écrits). Ce texte écrit par une future maman fait un peu peur pour ce qui est de l’éducation qui sera donnée au bébé. Les fautes de participes passés n’existent peut-être qu’à cause de la rapidité de la rédaction du texte, c’est le prétexte que donnent tous ceux qui écrivent mal…. Mais si c’est le cas, ça en dit long aussi sur le sens de l’effort…. :
« Posté le 18-10-2010 à 15:25:31
pour ma part j'ai ete tres frustrer de mon RDV ce matin chez gygy....le rev a tres peu durer, j'ai memep as eu le temps de lui dire mes dlrs on a parler de l'allergie et m'a dit de voir une diet...le col est long et entendu le coeur de bébé..et c tout!!!moi qui avait tout plein de questions....
heureusement que j'ai vu la sage femme cette aprem!!!elle est moins enthousiaste que la gyneco car monventre est bien tendu..limite tout le temps contracter..du coup vu mon periné....et mon antecedent d'accouchement difficile, elle a quand meme verifier mon col elle m'a dit oui il est haut mais l'uterus pese bcp, et lui descent un peu elle trouve d'ailleur qu'il est bien lourd pour 16 SA!!!cela expliquerait mes douleurs entres les jambes...si ca s'emplifie je devrais faire des test sur mon perinée..j'ai pas tout compris...car elle dit les gygy font tjs leur toucher pour sentir la tete de bébé et moi le bébé est ahut, mais l'uterus s'abaisse un peu du a mon perinée faible!!!du coup elle m'a dit de bien profiter de cet arret pour etre au repos pour que l'uterus se relache et m'a montrer des exercices pour remonter l'uterus...j'ai adorer ce RDV!!du coup je devais la revoir en fevrier pour la prepa mais on a prefer ce revoir avant!!!pour des exercice de relaxations....et apprendre tout simplement du lit pour pas tirer sur bidou...
ca ma un peu reconforter..car la gygy sur le coup ca m'a fait un peu peur!!!et d'etre entendu et ecouter la sage femme est quand meme plus a l'ecoute qu'un gygy deborder par ses RDV!!!
sinon coter poid du a mes allergies....perte des mes deux kilos pris..du coup encore le meme poid de depart...un coté positif.... quoique que la perte de poid ne plais pas a gygy.... »
Et puis, pour toi, Dexter, un lien :
http://www.freinet.org/icem/dept/idem83/dpf/comment/exprcom/expecrit/outilortho.htm