Liberté d'expression et pneumonie
Bonjour chers lecteurs,
Voilà une semaine que les évènements ont eu lieu et nous avons entendu beaucoup de réflexions diverses concernant les tueries qui ont eu lieu à Paris.
Après les réactions émotionnelles, nous passons à un autre stade. On a beaucoup parlé de liberté d'expression, liberté de la presse. Ce matin, sur la radio de Guadeloupe, c'était sur ce thème qu'on nous demandait de débattre.
Tandis que j'écoutais les débats, je me disais que, justement, c'est parce que la liberté d'expression existe en France que les évènements ont eu lieu. Si la liberté de la presse existe en tant que droit en France, ce n'est que par rapport à ce droit français qu'elle peut être jugée par des exécuteurs. Le droit français n'a pas réprimé la liberté de la presse par l'assassinat des dessinateurs. Ceux qui ont assassiné les dessinateurs sont des assassins ou des terroristes, pas des juges légaux qui exécutent des gens qui ont refusé d'obéïr à une loi réprimant la liberté d'expression. Le prétexte de l'action des assassins concernait les dessins publiés par le journal mais l'acte commis n'est pas une expression de la répression d'un Etat mais un pur acte d'assassinat. Et les autres meurtres sont aussi des assassinats avec d'autres prétextes (tuer des policiers, tuer des juifs). La liberté de la presse n'a pas été remise en question par la France ni par un Etat par l'acte d'assassinat de tous ces gens. C'est une affaire de criminologie ou une affaire de défense du territoire. C'est donner à ces gens-là une importance politique qu'ils n'avaient pas que de considérer que leur crime avait un rapport avec la liberté de la presse. C'est croire qu'ils étaient les éxécuteurs d'une loi. Leur seul droit était celui de la force brutale. on appelle "droit du plus fort" le droit de celui qui est plus fort que l'autre et peut, grâce à cette force (des armes de guerre dans ce cas-là), le menacer ou le tuer. La France est un pays de droit parce que, justement, sur le plan politique, elle possède un arsenal législatif qui permet de s'opposer au "droit du plus fort", à la brutalité, à l'assassinat que, malheureusement, elle ne peut pas empêcher avant qu'il n'ait été effectué.
Ce jour-là, le jour où les évènements ont eu lieu, je quittais la Gironde pour revenir en Guadeloupe après avoir passé quelques semaines avec ma famille. L'avion dans lequel j'étais, mercredi à onze heures et demie, atterrissait à Orly. Je prenais à 15 heures l'avion pour la Guadeloupe. c'est dans cet intervalle que j'ai appris la nouvelle.
Moi, j'avais des préoccupations familiales, au moment de mon départ. Il y a ma mère qui perd la mémoire et a besoin qu'on soit avec elle ; il y a mon fils aîné qui vit seul en Charente dans une maison en chantier (il n'y a pas de chauffage et bien d'autres choses manquent) et qui attend la naissance de ses chevreaux dans la cabane et doit gérer des situations très difficiles ; il y avait surtout, au moment de mon départ, mon plus jeune fils grippé. La nuit précédant mon départ, sa fièvre était montée à 41. Je voulais appeler le SAMU mais ma belle-fille était vexée que je n'aie pas confiance en elle. Elle disait gérer la situation. La petite fille de quatre ans sautillait dans la maison et avait besoin d'un peu d'attention. Je suis montée lui lire ses livres pour l'endormir. Le lendemain, à 5heures et demie, j'ai réveillé mon fils malade pour qu'il m'emmène à la gare (on avait renoncé à ce qu'il m'emmène à l'aéroport en voiture). Pour lui, me conduire jusqu'à la gare (environ 1 km), était une très grande épreuve. J'ai eu mon train, j'ai pris la navette jusqu'à l'aéroport et j'ai pu aller en Guadeloupe.
La maladie de mon fils était en réalité une pneumonie. Probablement une complication de sa grippe. Il était allé travaillé deux jours (lundi et mardi) dans le froid et la pluie, malgré sa grippe et c'est sans doute ce qui a aggravé sa maladie. Il va mieux aujourd'hui mais jusqu'à hier, j'avais peur pour sa vie. Le médecin qu'il a consulté le mercredi soir a marqué sur l'arrêt maladie "grippe épidémique" mais lundi dernier, quand mon fils est retourné le voir, le médecin était très inquiet. Il a consulté ses documents, a posé des questions et a changé les antibiotiques.
On a regardé sur internet à l'article "pneumonie". Tous les symptômes de la pneumonie, mon fils les avait, y compris ceux qui nécessitent une hospitalisation d'urgence. Il n'est pas allé à l'hôpital.
Je suis rassurée aujourd'hui parce qu'il va mieux, vraiment mieux. Mais je sais qu'il s'agit d'une pneumonie même si le diagnostic réel ne peut pas être établi s'il ne fait pas une radio. J'espère qu'il fera cette radio et qu'il se protègera contre les risque de la rechute.
Qu'en penses-tu mon cher lecteur, toi qui as eu une pneumonie il y a quelques années ?