mon syndrome du sauveur
Ce matin, on a parlé avec maman au téléphone comme tous les jours. Oui, c'est une habitude qu'on a prise, le fait de parler tous les jours au téléphone. Les nouveaux opérateurs permettent de le faire même quand on habite très loin de sa famille.
Maman a besoin de parler et elle est seule. Pas si seule que ça mais, en gros, elle souffre de la solitude. Le téléphone (pas cher) est un merveilleux moyen de moins souffrir de la solitude.
En ce moment, elle ne vit pas vraiment seule puisque mon fils aîné qui n'a pas de domicile fixe habite certains jours chez elle, certains jours chez sa petite amie, certains jours chez sa cousine, certains jours chez son frère, certains jours dans sa voiture.
Cette semaine, il est chez elle. Et hier, il était particulièrement de mauvaise humeur. Maman me dit : c'est à cause de sa petite amie. Elle lui a dit quelque chose de désagréable du genre "tu es invivable et aucune fille ne peut rester avec toi".
J'ai dit à maman que si elle avait dit ça devant moi, la fille, je lui aurais répondu que le vrai problème qui la concerne, elle, la petite amie en question, c'est qu'elle est très, très bête et qu'il n'ose pas le lui dire... Oui, bon. Je ne m'en sortais pas dans mon explication mais il est vrai que cette fille est extrêmement bête, bêtise transmise par sa mère que j'ai rencontrée une fois et que j'ai immédiatement trouvée insupportable. Avec la mère, je tiens environ cinq minutes. Avec la fille, je tiens ... un peu plus longtemps. Il m'a fallu deux ou trois week end pour réaliser à quel point elle est bête (la fille).
Revenons-en à notre conversation téléphonique. Maman me dit : il dit qu'elle (la fille) a un problème avec les hommes car elle critique tout le temps le comportement des hommes à commencer par son père.
Je réponds à maman : oui, elle critique tout le temps son mère parce qu'il fait un achat de voiture un peu imprudent ou parce qu'il réalise, à 55 ans, son rêve de faire de l'escalade alors qu'il devrait consacrer tout l'argent qu'il gagne à faire des choses avec sa femme et sa fille. En fait, la fille reproche à son père d'être égoïste parce qu'elle a entendu toute sa vie sa mère reprocher à son père d'être égoïste. Et, du coup, elle reproche à son petit ami d'être égoïste dès qu'il ne lui offre pas des cadeaux ou des repas au restaurant. La fille n'est que le reflet de la mère.
Maman me répond : oui bien sûr, c'est ce que sont toutes les filles.
Je réponds : mais le problème, c'est que la mère est très bête et que la fille a été éduquée par une mère bête qui lui a transmis sa bêtise. Le drame, c'est que notre garçon, qui est très intelligent se retrouve avec une fille très bête (mais jolie) et qu'il devine en elle une infime possibilité de guérir de sa bêtise qui est une bêtise acquise (par l'éducation de sa mère) et non génétique...
Maman me dit : ce qu'il y a de curieux, c'est qu'il a l'air de l'aimer malgré tout.
Je dis à maman, d'un coup, sans réfléchir:
"Le problème, le vrai problème, c'est qu'il a, comme moi, le syndrome du sauveur . Il veut la sauver de sa bêtise comme la précédente qui tombait dans de terribles dépressions et qu'il sauvait de ses dépressions mais chaque fois qu'elle allait mieux, elle couchait avec un autre et tombait de nouveau en dépression. Et lui, ça ne le fait pas aller bien.
Et je sais ce que c'est parce que j'ai le syndrome du sauveur. J'ai toujours voulu sauver les hommes que j'ai connus. L'un était bi-polaire, un autre était drogué, celui avec qui je suis actuellement a un gros problème avec l'alcool. C'est comme si je cherchais toujours à aimer des hommes à problèmes. Mai on ne résout pas les problèmes des autres si on n'a pas d'abord guéri de ses propres problèmes."