mon texte
Voilà. J’ai envoyé mon texte.
Pendant une semaine, j’ai été de mauvaise humeur, découragée. Parfois incapable de supporter la moindre contrariété. Incapable de supporter le son de la voix de ma supérieure hiérarchique que je trouve habituellement insupportable mais là, cette semaine, c’était pire encore….
Quoi ? Qu’est-ce que j’avais ? Je pensais à mon texte que je devais envoyer parce que la limite, la dernière limite, c’était le 15, le 15 mai et que le 6 mai, quand je suis revenue de mon stage d’écriture (où j’avais travaillé les techniques d’écriture mais sans essayer de les mettre en relations directes avec le texte que j’avais décidé d’envoyer au concours), le 6 mai, donc, quand je suis revenue du stage, j’ai trouvé mon texte nul à chier.
Décidé de ne plus l’envoyer au concours.
Décidé de tout laisser tomber.
Et puis je me suis souvenue de quelques phrases de l’animateur du stage, animateur qui est un grand dramaturge canadien. « En une nuit, on peut écrire une pièce. » «On peut sauver une pièce en appliquant quelques techniques, juste des techniques. »
Alors, le week-end, j’ai repris mon texte. J’ai travaillé tout le week-end et tous les soirs jusqu’à mercredi soir.
J’ai supprimé tout ce qui me semblait inutile dans mon texte. J’ai cherché ce qui manquait. J’ai rajouté deux scènes. J’ai modifié la fin de la scène 5.
J’ai travaillé, quoi. J’ai travaillé en me disant qu’il y avait de l’espoir. J’ai travaillé en me disant qu’il fallait participer au concours. Que même si je ne gagnais pas – je sais que de grosses pointures participent cette année – je devais présenter un texte mais que je ne pouvais présenter ce texte que si je l’aimais. Car si moi, je n’aime pas mon texte, qui l’ aimera ? « On doit aimer ses personnages, tous ses personnages » disait l’animateur - dramaturge. Je les ai aimés alors, mes personnages. Je les ai compris, chacun avec son point de vue. J’étais obsédée par mes personnages jour et nuit.
Et puis voilà. J’ai envoyé mon texte. Je suis vide. Vide et contente de moi. J’ai fait au mieux. Je ne pouvais pas faire mieux. J’ai mis autant de moi-même que possible. Gagner ou pas, ça n’a plus tellement d’importance. J’ai fait ce que j’avais à faire. Je n’ai pas cédé au découragement. J’ai repris mon texte, j’ai trouvé des solutions et je suis allée au bout.
Voilà. C’est fait. On recommence à vivre normalement maintenant. Enfin, quand je dis normalement…. Je pars en voyage dans une semaine. Je vais voir ma famille. Il faut que je me prépare.