on s'est battus mais pas assez

Publié le par elizabeth971

Bon alors nous avons perdu. Nous avons perdu parce qu'il y a eu une différence d'une cinquantaine de voix. Nous avons perdu le dimanche après un fiévreux samedi soir de fin de campagne tournant au délire du côté de nos adversaires. Dans leur conférence, ils étaient plus excités que jamais et menteurs et méchants...C'est normal, me direz-vous...La politique, c'est un truc de méchants. Mais plus les orateurs mentaient, plus leurs auditeurs excités les applaudissaient. Notre groupe était séparé de leur groupe (qui occupait la place de la mairie) d'une centaine de mètres. Pour ne pas entendre nos hauts parleurs, ils remontaient le son des leurs mais ça ne les empêchait pas d'envoyer de notre côté des espions qui leur rapportaient nos discours qu'ils commentaient aussitôt dans les leurs.

L'ex-maire qui, ces dernières semaines, s'était montré malade et se transportait avec peine aux conférences de celui qu'il avait décidé soudainement de soutenir (alors qu'il avait été trahi par lui quelques mois auparavant), haranguait la foule avec vigueur, avec un talent d'orateur inoui. Debout et valide devant le micro, il disait n'importe quoi. A mon adresse - parce que la veille, dans mon discours, j'avais osé expliquer que j'avais rédigé un guide touristique de la ville - il répondait dans son discours qu'il n'y avait qu'un écrivain dans la ville, lui-même et qu'il préparait d'ailleurs une histoire de sa commune et qu'il était le seul véritable historien de la ville !

En l'écoutant, j'ai compris que nous perdrions. Pendant ce temps, dans notre conférence, dernière de la campagne, mes camarades déclamaient des discours intelligents, brillants et pleins de vérité que seuls nos propres soldats écoutaient.

Nous n'avions pas les mêmes armes qu'eux et pourtant, nous n'avons eu que cinquante voix de différence. Nous aurions gagné haut la main si les armes avaient été moins disproportionnées.

Mais nous avons bien fait de nous battre car beaucoup de choses vont changer dans notre petite dictature.

La loi a changé cette année. Non seulement, nous ferons désormais partie d'une communauté d'agglomération, mais aussi, notre ville de moins de 3500 habitants mais de plus de 1000 habitants avait, pour la première fois, des listes de personnes déclarées à la préfecture pour les élections. Pour la première fois, nous étions dans le système qu'on appelle la "proportionnelle". pour la première fois, les voix que nous avons obtenues vont compter dans le conseil municipal. Jusqu'à présent, seuls les amis du maire élu siégeaient au conseil municipal et le maire s'arrangeait pour que personne, en dehors de ses amis, ne sache quand avait lieu la réunion du conseil municipal. et cela faisait vingt cinq ans que ça durait.

Désormais, nous aurons quatre représentants de notre groupe au conseil municipal. Le maire sera obligé de leur faire connaître la date de chaque réunion et nous tous, nous pourrons alors assister au conseil municipal.

Pendant 25 ans nous avons vécu dans une dictature avec des maire et maire-adjoint qui se servaient de l'argent des impôts comme ils le souhaitaient et arrosaient de bienfaits leurs amis en punissant leurs ennemis. Ils faisaient des procès à ceux de leurs administrés qui n'étaient pas de leur bord. Il faisaient ces procès en cherchant la moindre irrégularité dans la construction d'une maison. Ils perdaient la plupart de leurs procès mais ça leur était bien égal puisque c'était nos impôts qui payaient la facture.

Voilà un petit aperçu de ce qu'était notre commune pendant vingt-cinq ans. C'est terminé. même si nous n'avons pas réussi à les remplacer, du moins pourrons-nous les observer et les embarrasser quand ils essaieront de nous escroquer. 

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D
<br /> Coucou, <br /> <br /> <br /> merci de ton commentaire sur mon petit texte sur mon père. Ce que tu dis est tout à fait juste. Mes filles ne peuvent pas comprendre car elle n'ont pas connu cela. ta petite-fille non plus ne<br /> connaitra pas cela, et je pense que te seras assez dépitée par le niveau de l'éducation actuelle, comme je le suis....Ton commentaire me fais dire que tu n'es pas beaucoup plus vieille que moi,<br /> car mes références sont aussi un peu les tiennes....<br /> <br /> <br /> Par rapport à ce que tu me disais l'autre fois, que yu ne savais plus quoi écrire sur ton blogue, je pense que c'est normal. Tu vis une sorte de déprime "post partum" ou quelque chose<br /> d'approchant. Après l'excitation de la campagne tout doit te sembler bien fade. Il faut que cela pass, que le temps fasse son effet et tu retrouveras d'autres centres d'intérêt, tu mettras de<br /> côté ce moment de ta vie et tu passeras à autre chose. Pour l'instant, c'est encore tout chaud. Juste si je peux me permettre, il me semble que dans ton titre, on tu ne devrais pas mettre de s à<br /> battu, non? Je te dis cela très amicalement, car moi quand je relis ce que j'écris, j'y trouve pas mal de fautes. tu me diras si j'ai raison ou non sur le s....<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Merci pour tout ce que tu me dis. Le monde dont tu parles dans ton texte, l'école de notre enfance, les vacances de notre enfance, tout ça, tu l'as vraiment bien décrit. Ce monde a disparu mais<br /> je ne désespère pas, quand je vois ce que font mes enfants aujourd'hui, que quelque chose d'autre, pas si éloigné de ce monde, se mette en place. Il y a une alternative.<br /> <br /> <br /> Je reviens sur l'aspect grammatical de mon titre. Je viens de vérifier sur internet (et pour l'orthographe et la grammaire, ça marche vraiment, internet) : quand "on" veut dire "nous", on peut<br /> l'accorder. ça fait partie des vrais problèmes de la grammaire française. La grammaire française est extrêmement logique. Parfois, elle est intuitive. C'est ça qui est vraiment compliqué. ou<br /> peut-être simplement humain.<br /> <br /> <br /> Sinon, pour la compréhension, j'aurais dû mettre une ponctuation.<br /> <br /> <br /> La bise.<br /> <br /> <br /> <br />