Pensée pour Mary et beaucoup d'autres....
Une petite pensée pour Ker Mary qui a subi des dégâts matériels le week-end dernier dans la maison dans laquelle elle a emménagé il y a peu de temps. Malgré les dégâts, malgré ce nouveau travail de réparation, de récupération de données perdues (dans son ordinateur), Mary a continué de venir sur mon blog et elle a même accepté de faire le dessin d’arbre.
Ne vous inquiétez pas pour ce dessin d’arbre, il ne vous prendra que 2 minutes ou dix ou plus, voire même toute une vie….Ne vous formalisez pas. Mettez le temps que vous voudrez. Quand vous aurez fait votre dessin, je vous poserai une petite question et vous demanderai de faire, si vous le voulez, et si vous le voulez seulement, un autre petit exercice.
Vous ne serez pas obligés de me montrer vos productions. Simplement, vos productions vous aideront à comprendre (je l’espère) un petit texte que je prépare sur le cerveau droit et le cerveau gauche, texte qui devrait être très documenté par des citations d’auteurs.
Petite Mary, je voulais te dire aussi qu’il n’y a aucune comparaison à faire entre les dégâts qui sont arrivés chez toi et ceux qui sont arrivés chez d’autres personnes. Tu as tout à fait le droit de pleurer (je ne sais pas si tu l’as fait) sur ton propre chagrin d’avoir perdu des objets auxquels tu tenais. Les coups de déprime que l’on ressent après avoir perdu quelque chose sont tout à fait normaux. Tout est deuil : la mort d’un chat ; la perte de données informatiques ; l’élagage (sévère) d’un arbre…..
J’ai pleuré une journée entière quand on a élagué l’arbre à pain auquel j’étais si attachée (il commence à aller mieux malgré la sècheresse – il faut dire que je l’arrose en secret) alors qu’à Haïti, 250 000 personnes venaient de mourir et des dizaines de milliers étaient blessées, amputées….
J’espère que tu te remettras bien vite du choc de cette inondation. D’ailleurs, on s’en remet vite, quand c’est matériel. On subit une petite déprime mais on s’en remet complètement après quelques jours.
J’ai une petite histoire à propos de la proportion qu’il peut y avoir entre un chagrin et un autre.
Il y a une douzaine d’années, le mari de ma sœur a eu une AVC. Il est tombé dans le coma et est mort le dixième jour. Il avait 41 ans.
J’avais une collègue, pas subtile du tout. Cette jeune femme (22 ans, on peut alors l’excuser) était née dans des conditions dramatiques puisque sa mère était morte le jour de sa naissance et que sa grand-mère avait dû l’élever. Le mari de la grand-mère était mort peu de temps avant ou peu de temps après.
Le jour de la mort de mon beau-frère, j’annonce la triste nouvelle à ma collègue. Il se peut que je n’aie pas montré une grande émotion en faisant cette annonce mais j’ai quand même évoqué le chagrin de ma sœur. Toujours est-il que la réponse de ma collègue a été la suivante :
« Ce n’est pas grave quand c’est le mari qui meurt. Ce qui est grave, c’est quand on perd son enfant. La preuve, c’est que ma grand-mère a eu beaucoup de chagrin quand sa fille est morte mais pas quand son mari est mort. »
PS : quand je dis que vous pouvez passer toute votre vie à dessiner l'arbre, je ne suis pas vraiment sérieuse....quoique....