retournons sous l'arbre à pain

Publié le par elizabeth971

Merci Agnès pour ton commentaire. Oui, le problème des DOM vient en grande partie de cette dépendance de la métropole, tu le sais bien, habituée comme tu l’es à la vie dans les DOM. As-tu lu Noa-Noa que je commentais au début de mon blog (je rappelle à ceux qui ne le savent peut-être pas que Noa-Noa est un récit illustré de Gauguin écrit lorsqu’il était à Tahiti ) ? Il y a dans le début de ce texte extraordinaire une analyse sur les rapports qui existent entre la France et les îles qui sont sous sa dépendance. Il faudra que je relise cette analyse.

En plus de ce problème de la dépendance, il y a celui de la consommation qui est un problème mondial, lié au capitalisme, que tout le monde connaît. Et puis il y a les jeunes…Je ne parle pas des jeunes diplômés bac + 5 qui pour l’instant n’ont pas de travail. Ces jeunes là ont des problèmes (ponctuels, je l’espère pour eux) mais ils ne sont pas en eux-mêmes un problème pour le reste de la société. Un problème qui, comme un volcan, peut exploser à tout moment… Le problème, le vrai problème il se trouve dans toute cette communauté de jeunes non diplômés qu’on fait semblant de ne pas voir. Jeunes gâchés par l'échec scolaire. Jeunes, bien sûr, issus de la pauvreté, des milieux les plus inadaptés à la société de consommation. Jeunes qui ont beaucoup regardé la télé étant petits et qui ont compris que sans diplômes, ils n'auraient jamais les produits vus à la télé qui leur font tant envie. Jeunes qui ont vite compris que le trafic de drogue permet de gagner plus d'argent qu'un bon métier. Métier auquel, de toute façon, ils n'auront jamais accès. Puisqu'ils sont en échec scolaire.

Cette communauté-là, elle existe partout dans le monde. Ici, elle grossit sans cesse et elle recrute de plus en plus fréquemment dans les familles qui ne sont pas des familles dites « à problèmes ». On réalise la présence tout près de nous de cette communauté quand on a des enfants qui grandissent. Parce qu’ils sont forcément, à un moment ou un autre, en contact avec cette communauté. Ils peuvent être happés par elle sans que les parents puissent rien y faire.
Voilà donc encore un des problèmes de la société « Domienne » qui vient d’être mis à jour par la grève générale qui sévit dans notre île depuis un mois. Cette nuit, quelques uns de ces jeunes ont tué quelqu’un.

Bon. Je ferais mieux de retourner sous mon arbre à pain et de m’occuper de mes poussins et de mes coqs plutôt que de parler de politique, terrain dangereux.

Question nourriture, nous n’aurons pas de problème pendant quelque temps car nous avons pu acheter sans difficulté un kilo de viande de bœuf à bourguignon (11 euros… C’est trop cher ?) et une douzaine d’œufs ainsi que quelques boîtes de jus de fruit. A propos de bœuf, je fais encore un petit aparté adressé à Agnès. Tu te souviens, Agnès, du jeune taureau qui vivait dans mon jardin quand j’habitais à Baillif, de ce gentil taureau qui criait quand il se sentait seul et qui n’était rassuré que quand nous lui manifestions notre présence ? Bon. Bien sûr, il est mort. Son propriétaire l’aimait beaucoup et avait beaucoup de chagrin à l’idée de le tuer mais en tant que boucher, il n’avait pas vraiment le choix – c’est dur quand même la vie d’un boucher qui s’attache à chaque fois à son bœuf qu’il est amené à tuer un jour ou l’autre – bon, eh bien, le propriétaire de mon gentil taureau, c’est le boucher à qui j’ai acheté de la viande hier. Fin de l’aparté.

Les fruits à pain de l’arbre à pain ne seront bons à cueillir que dans deux ou trois semaines. Les gens viendront les cueillir (la nuit surtout) au fur et à mesure de leur maturité. Cet arbre à pain ne nous appartient pas. Il appartient à une voisine assez acariâtre mais il pousse devant notre porte. Une des branches arrive à près d’un mètre de notre fenêtre, à l’étage, et semble nous tendre un fruit, juste pour nous. Celui-là, on n’aura pas de mal à le garder pour nous.
Pour ce qui est de mes tomates, elles existent. J’en cueille à peu près une par semaine. Elles sont vraiment délicieuses mais toutes petites. Je ne leur donne pas autant d’amour qu’à l’arbre à pain, ça doit être pour ça qu’elles sont aussi peu prolifiques. Difficile de se partager. Quand je regarde l’arbre à pain depuis le haut de l’escalier qui descend vers notre porte, et que je le vois alors dans toute sa splendeur, j’ai une bouffée de bonheur qui m’arrive droit au cœur. Eh oui…à force, on s’attache… Voilà une grande lettre que je vous écris, chers amis du blog. Hauts les cœurs ! à bientôt. Bisous à tous (et toutes bien sûr).

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M
Quand tu auras réussis à mettre les photos je serai curieuse de voir cet arbre parce que je ne connais pas du tout.<br /> 11e le kilo de viande de bœuf c'est dans les tarif de la métropole.<br /> Bonne journée
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