Ce n’est pas une crise…

Publié le par elizabeth971

Les prédictions de M. Jacquard.

Hier soir, j’étais en train de corriger la pièce de théâtre que j’écris en ce moment quand j’ai entendu la fille de la télé annoncer que l’invité du soir était Albert Jacquard. Je me suis précipitée dans le salon en brandissant mon livre d’Albert Jacquard ( J’accuse l’économie triomphante) – je l’avais juste à côté de moi, sur la table – et j’ai crié : « écoutons ce qu’il dit ! » je me suis installée à côté de mon compagnon et je me suis mise à écouter religieusement cet homme à la voix éraillée dont je suis pourtant fan. « Ce n’est pas une crise. » disait-il « Une crise a une fin comme une maladie dont on guérira après la « crise ». Ce que nous vivons n’aura pas de fin. Ce que nous vivons, c’est une mutation ». Ensuite, ce qu’il disait ressemblait beaucoup à ce que j’ai lu dans J’accuse l’économie triomphante mais aussi à ce que dit Jeremy Rifkin dans les derniers chapitres de La fin du travail : Il faut s’occuper de l’humain c’est-à-dire éduquer les enfants, aimer, s’occuper de ceux qui vont mal. De telles occupations ne consomment pas les richesses de la planète.

 

La « crise » était annoncée en 1995.

En 1995-1996, trois livres extraordinaires nous ont expliqué ce qui allait nous arriver sur les plans économique, social et écologique. Ces livres sont :

J’accuse l’économie triomphante par Albert Jacquard

La fin du travail par Jeremy Rifkin

L’horreur économique par Viviane Forrester.

Il y a probablement beaucoup d’autres livres sur le même sujet mais ceux-là sont formidablement bien écrits c’est-à-dire que quelqu’un qui n’est pas spécialiste n’a aucun mal à comprendre ce que veut dire l’auteur.

 

Un sixième de la population consomme l’ensemble des richesses.

Voici par exemple, une idée toute simple qu’explique Albert Jacquard tout au début de J’accuse l’économie triomphante (que je relisais hier soir en me couchant) : nous sommes cinq milliards de personnes (en 1995). Nous serons bientôt six milliards. Or, les richesses du monde ne peuvent suffire qu’à 750 millions de personnes vivant « à l’occidentale ». Les cinq milliards de personnes restantes veulent aussi vivre « à l’occidentale ». Ce n’est pas possible. Il faut donc changer totalement nos habitudes de consommation.

 

Et la Guadeloupe dans tout ça ?

A la fin de la grève, j’ai entendu des journalistes dire « on ne sait pas vraiment ce que la grève aura changé mais, en Guadeloupe, plus rien ne sera jamais pareil ».

Ce qui serait bien, c’est que, en Guadeloupe, on arrête d’acheter un plus beau quatre-quatre que son voisin (surtout quand on n’est pas sûr de pouvoir le payer), qu’on arrête d’être passionné de scooter des mers et de runs sauvages, qu’on arrête d’utiliser sa voiture pour quelques centaines de mètres….Ce serait bien…

Ce serait bien, en effet, si on pouvait vraiment dire « ce ne sera plus jamais pareil » et qu’on acceptait la mutation dont parle M. Jacquard.

 

Pourtant, la montagne continue de disparaître…

En attendant, hier matin, ils étaient tous là, à Rivière Sens, les camions que l’on charge du sable dont on vide nos montagnes….

 

Publié dans actualité

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C
Bonjour à vous Elisabeth.<br /> Savoir que vous êtes aux Antilles, en Guadeloupe exactement me permet de penser que vous avez bien des témoignages à apporter.<br /> Aussi je fais un lien dès maintenant avec votre blog.
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