carême

Publié le par elizabeth971

Mardi
J’ai prêté ma voiture au meilleur ami de mon fils. Il avait des amis à récupérer à l’aéroport. Ils vont tous dormir chez moi quelques jours.

En attendant de récupérer ma voiture, j’utilise le bus et mes pieds pour aller au travail (mais j’aurai besoin de ma voiture pour aller voir mes élèves).

Ce matin, comme hier, je suis donc allée au travail en bus.
Nous avons un service de bus depuis le mois de septembre.

Aujourd’hui, c’était la quatrième fois que je l’utilisais.
Il y a eu pas mal d’aventures, en Guadeloupe, depuis le mois de septembre et notre service de bus en a été perturbé : en octobre, nous avons eu le cyclone Omar qui a détruit la route. Le bus (comme les voitures) passait alors par la route de Trois-Rivières, prenant un chemin beaucoup plus long et demandant beaucoup plus d’argent aux passagers (3 euros pour une distance qui, par la route normale, est inférieure à 10 km).

A peine la route a-t-elle été ré ouverte que nous avons eu la grande grève. Pendant la grève, il n’y avait pas de bus. Il n’y avait pas non plus de réparateurs de route.
Et maintenant, le Conseil général et le Conseil régional ont promis de donner tellement d’argent aux salariés pauvres des entreprises, qu’il est peu probable qu’il en reste assez pour qu’on répare notre route. On a mis du bitume dans les trous les plus profonds. On en remettra sans doute quand les trous reviendront. Mais on n’entreprendra sûrement pas de refaire une route lisse et propre.
Peut-être pas avant le prochain cyclone.

J’ai donc pris le bus hier matin et ce matin à cinq heures et demie. C’est merveilleux de se sentir complètement irresponsable le temps d’un trajet en bus et de laisser au chauffeur la souffrance de toutes les pressions, de tous les énervements de la route.

Assise au fond du bus, et me tenant fort la poitrine à cause des secousses – le bus ne cherche pas à éviter les trous – j’entendais avec ravissement le chauffeur râler contre les sportifs qui courent au milieu de la route et ne sont pas toujours vêtus de façon à ce qu’on les voie la nuit. Même pour les coups de gueule, je m’en remets au chauffeur du bus.

Une fois descendue du bus, j’ai encore trois kilomètres à faire à pied, pour aller au travail. Comme il fait encore nuit, à six heures moins le quart, je ne passe pas par la forêt mais par la route. La montée est plus douce que par la forêt, mais plus longue aussi.

En marchant doucement, j’ai le temps de regarder la nature, les arbres, de les comparer à ceux de mon jardin. Du côté de Gourbeyre, il fait moins sec que chez moi. Mais la sècheresse s’est quand même bien installée. Il pleuvait souvent en janvier et février mais pas en grande quantité.

La sècheresse est arrivée d’un seul coup. En Guadeloupe, la sècheresse commence au moment de mardi gras. C’est la raison pour laquelle on appelle « carême » la saison de la sècheresse, même si cette saison dépasse en longueur la période religieuse du carême.

« Carême », en Guadeloupe, continue jusqu’au mois de mai. Je lisais sur France Antilles qu’il pleut de moins en moins en Guadeloupe d’année en année et que le manque d’eau risque de devenir préoccupant.
Mon bel arbre à pain risque de souffrir.
Les aloès de notre jardin ont déjà leurs pointes sèches.
Chaque fois que je le peux, je verse de l’eau dans le jardin mais il en faudrait beaucoup pour étancher la soif d’un arbre à pain aussi grand.

Publié dans belle Guadelooupe

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M
Merci beaucoup pour ton email, je ne voyais pas du tout les arbres à pain comme ça. Comme quoi...<br /> C'est tout une expédition pour aller travailler dis donc.
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