métro mais pas trop

Publié le par elizabeth971

Je m'apprête à écrire un article extrêmement dérangeant. Si je me trompe dans le choix des mots ou dans l'ordre des mots je vais être considérée comme quelque de très dangereux.

Je m'attaque aujourd'hui à la notion de racisme anti-blanc.

Qu'est-ce que le racisme anti-blanc ?

Être anti-blanc, c'est se révolter contre le colonialisme, contre une forme de pouvoir lié à la couleur de peau. La société dans laquelle nous vivons est héritière d'un système de valeurs, d'une culture, d'une histoire originaires d'Europe (si on ne remonte pas trop loin dans l'histoire du monde). Les européens qui se sont rendus en Amérique après les voyages de Christophe Colomb ont exporté dans ces territoires toute une culture et un comportement qui venaient d'Europe. Ils ont fait la même chose en Afrique et ont utilisé les africains comme main d'oeuvre sur place , en Afrique et de l'autre côté de l'océan, en Amérique pour développer les territoires et en exploiter les richesses selon des critères venus de leur culture européenne. Je ne vais pas continuer avec les autres parties du monde car ça devient plus compliqué et je risque de ne pas arriver au bout de mon discours.

Aux Antilles, puisque c'est cette partie du monde qui m'intéresse pour le sujet que je souhaite développer, la domination du blanc est historique. Il y a eu l'esclavage et après l'esclavage, les classes sociales dominantes sont restées en grande partie  inspirées de la domination précédente avec une notion de clarté de la couleur de peau. Tout cela doit être nuancé bien sûr car beaucoup de cas sont particuliers. En trois siècles, les populations ne sont pas restées ce qu'elles étaient à l'arrivée des premiers européens. Le métissage est devenu une généralité et une richesse. Certaines familles ne se sont pas métissées mais leur culture s'est toujours métissée d'une façon ou d'une autre.

Aux Antilles, on fait une différence entre les blancs que l'on appelle békés dans certains territoires (mais pas dans tous) et le rete de la population. On fait aussi une différence ente les blancs venus de France et les blancs antillais. Les blancs venus de France, surtout quand ils ne vivent aux Antilles que pendant quelques années, deux ou trois pour ce qui est de beaucoup de fonctionnaires, arrivent avec une culture, un comportement, des idées reçues. Ils ne le savent pas mais les Antillais, eux, savent que les blancs venus de France (les "métropolitains") ont des caractéristiques très visibles à leurs yeux d'Antillais.

Etre anti-blanc, c'est peut-être ne pas être accueillant envers les métropolitains.

Je suis une de ces métros. Du moins je l'étais pendant mes premières années de vie dans l'île où j'habite. J'ai fait tout ce que font les métros qui arrivent : j'ai déménagé plusieurs fois. Je suis restée plusieurs mois à fréquenter des métros plus que des Antillais. Je faisais des randonnées, j'allais dans les petites îles,....

Le racisme existe-t-il aux Antilles (je parle là, non du racisme anti-blanc mais du racisme qui consite à décider que la culture des blancs est supérieure aux autres cultures) ? Oui, bien sûr et il a parfois des nuances assez étonnantes.

Aux Antilles, on fait une différence entre les blancs que l'on appelle békés dans certains territoires (mais pas dans tous) et le reste de la population. On fait aussi une différence ente les blancs venus de France et les blancs antillais. Les blancs venus de France, surtout quand ils ne vivent aux Antilles que pendant quelques années, deux ou trois pour ce qui est de beaucoup de fonctionnaires, arrivent avec une culture, un comportement, des idées reçues. Ils ne le savent pas mais les Antillais, eux, savent que les blancs venus de France (les "métropolitains" ont des caractéristiques très visibles à leurs yeux d'Antillais).

Je suis une de ces métros. Du moins je l'étais pendant mes premières années de vie dans l'île où j'habite. J'ai fait tout ce que font les métros qui arrivent : j'ai déménagé plusieurs fois. Je suis restée plusieurs mois à fréquenter des métros plus que des Antillais. Je faisais des randonnées, j'allais dans les petites îles,....

Et puis, comme beaucoup de métropolitaines célibataires, je suis tombée amoureuse. Ça aussi, ça fait partie du comportement métropolitain que les Antillais savent parfaitement décrypter. L’Antillais connaît le comportement de la femme métropolitaine mais la femme métro, elle, en général, ne connaît pas le comportement de l’Antillais. C’est qu’il y a tant de métros qui viennent, chaque année, souvent au moment de la rentrée des classes, que les Antillais ont eu le temps d’étudier leur comportement. Il suffit de s’installer sur une plage pour les voir arriver et choisir sa technique d’approche. Je connais des femmes qui n’ont jamais succombé au charme de l’homme Antillais. Je fais partie de celles qui ont succombé.

Voilà bientôt quinze ans que je vis aux Antilles. Je vis avec un Antillais qui n’est pas le premier Antillais dont je suis tombée amoureuse. Je fais maintenant partie de sa famille, de sa commune. Je ne suis plus une vraie métropolitaine. Je sais d’ailleurs depuis longtemps reconnaître un métro (ou une métro ou une famille métro) arrivé depuis peu. Je reconnais leur comportement qui était le mien à mon arrivée. Ils sont incroyablement reconnaissables et ceux qui veulent s’intégrer rapidement le font tous de la même façon, croient tous qu’ils s’intègrent parce qu’ils l’ont voulu ou parce qu’ils ont eu la chance de tomber sur des locaux particulièrement gentils et accueillants ce qui peut être le cas. Les Antillais sont accueillants. Mais certains sont plus accueillants que d’autres parce qu’ils y trouvent un intérêt.

Si vous êtes Antillais et que vous voulez utiliser un métro à des fins personnelles, vous pouvez lui dire n’importe quoi si vous voyez qu’il a de bonnes dispositions. Vous commencez par lui faire boire un punch, un deuxième…S’il n’est pas opposé à l’alcool, ça fonctionnera très bien. Vous lui dites que le ti-punch est une habitude antillaise, ce qui est vrai. Vous lui dites que s’arrêter en plein milieu de la route pour dire bonjour à un ami est une chose courante. Vous arrivez à lui faire croire que diverses habitudes typiquement antillaises font partie de la convivialité ou de la célèbre nonchalance des Antillais. Le métro va se sentir antillais quand il va commencer à prendre ce genre d’habitude. Il viendra prendre le punch chez le gentil Antillais qui l’aura accueilli, puis l’invitera à prendre le punch chez lui à son tour, ils iront ensemble dans des fêtes. L’antillais va inscrire l’ami métro dans son club de sport et lui donnera même une place importante dans l’administration de l’association sportive s’il en est le président.

Au bout de quelques mois, l’Antillais va parler de politique avec son ami, lui proposera une place de conseiller municipal aux prochaines élections. Le métro, ravi va accepter. Voilà donc les élections qui se rapprochent. Avec un métro fonctionnaire sur la liste des futurs conseillers municipaux, le futur maire sait qu’il va récupérer de nombreuses voix de blancs. Ça fonctionne à tous les coups.

Dans la commune où je vis, le pouvoir en place utilise la technique du blanc depuis longtemps. Ce pouvoir en place a même fait croire aux métros que notre équipe, l’équipe dont je fais partie, est raciste anti blancs. Une invention pure et simple mais qui fonctionne sur les métros tout neufs. Encore mieux, il paraît que nous sommes non seulement anti blancs mais aussi sympathisants du FN. C’est absurde. Mais les métros croient que c’est vrai car aux Antilles, on peut faire croire n’importe quoi à un métro un peu neuf…

 

Tout est bon pour gagner des élections.

 

 

 

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