Les voiles immenses au loin

Comme pour contrarier mon dernier article, c'est le troisième matin de suite où les Saintes, l'archipel que je vois en face de chez moi, sont illuminées de rayons de soleil rouge et or....

Je les prends en photo encore et encore avec cette impression, chaque matin, que c'est encore plus beau que la dernière fois...

Et les bateaux de la Route du rhum, quand viendront-ils s'encadrer dans mes photos du Canal des Saintes ?

 J'ai vu l'arrivée du premier bateau, hier, à Basse-Terre, où je me trouvais à cause du hasard de mes programmations professionnelles.

Avec les gens du service où je travaillais, on est allés assister à l'arrivée de Franck Cammas. On a descendu, à pied, le "morne" pour arriver au Front de mer où le bateau faisait son virage autour de la bouée en forme de bouteille de rhum avant de prendre la route vers le Sud Basse-Terre et Pointe-à- Pitre où le comité d'accueil l'attendait.

A Basse-Terre, l'ambiance était très agréable. Les écoles avaient fait comme nous : les enfants en uniforme scolaire avaient descendu le morne, à pied, pour assister à l'arrivée du premier bateau à Basse-Terre.

Une petite heure de vacances pour assister à l'évènement principal de la Guadeloupe du jour, évènement qui ne revient que tous les quatre ans.

En fin d'après-midi, le deuxième bateau devait arriver à Basse-Terre avant la nuit mais il y avait si peu de vent qu'il n'est arrivé qu'à la nuit.

Assise devant ma fenêtre, je l'attendais, prête à le photographier au moment où il passerait dans le Canal des Saintes.

Il n'est arrivé que vers sept heures.

Il faisait nuit. On ne voyait alors que les lumières vertes et dorées des petits bateaux, sans doute venus des Saintes pour la plupart, qui l'accueillaient et lui montraient le chemin.

Il n'était pas éclairé et j'avais beaucoup de mal à le voir, à voir son immense voile plutôt affaissée et triste à cause du manque de vent ; la voile que, par moments, un bateau accompagnateur éclairait.

Le troisième bateau arrive ce matin. J'ai vu, au loin, quand je suis partie au travail, loin dans la mer des Caraïbes, sa voile qui pointait comme un i sur l'horizon de la mer.

Malgré tout ce que nous avons dit, samedi soir, sur la Route du Rhum qui sert plus à ramener de l'argent à des gens déjà riches qu'aux pauvres guadeloupéens, ça reste très excitant d'attendre les bateaux qui ont traversé l'océan, parfois heurté des baleines et des chalutiers, pour arriver chez nous les uns après les autres, au gré du vent.