violences conjugales

Ma journée d'anniversaire se termine. J'ai fait de la peinture presque toute la journée. J'ai avancé mon tableau des trois cocotiers. Il est en même temps presque terminé et bien loin d'être fini. Je travaille les contrastes, c'est-à- dire les lumières et les ombres (quand il y a du soleil, le dessin des feuilles n'exite que parce qu'il y a une lumière très claire à côté d'une ombre foncée). Mes arrières plans ne sont pas encore tous dessinés, ceux qui sont dans l'ombre, en particulier, sont incomplets.

 Pour ce tableau, je suis à un stade d'amour profond. J'aime le contempler et quand je le travaille, mon pinceau le caresse. En revanche, mon tableau de l'arbre rond, je n'arrive pas à l'aimer, je le néglige. Je ne reste avec lui qu'une demie-heure consécutive et je me sens obligée de le faire parce que je sais que le modèle n'est pas éternel (je veux dire par là que le carambolier qui me sert de modèle va changer : ses fleurs roses se transformeront bientôt en fruits dorés).

L'amour que je porte actuellement à mon tableau des trois cocotiers, je l'ai connu aussi pour celui de la maison avec bananiers, tableau que je trouve maintenant assez maladroit : les verts sont trop verts et la maison n'est pas vraiment stable.

À propos de verts trop verts, il ne faut pas que j'oublie que je n'ai toujours pas posé mes ocres et bruns dans le tableau des trois cocotiers. Pour l'instant, il n'y a que du jaune, du bleu, du vert clair et du blanc. Quatre tubes de peinture et aucun de ces tubes ne contient du rouge. J'attends d'être sûre de mes valeurs (valeurs claires et foncées) avant de poser mes bruns. Je laisse les contrastes monter. Les bruns permettront aux verts d'être moins verts. Les troncs que je trouve très jolis en blanc, bleu et jaune prendront une teinte marron qui sied davantage aux troncs d'arbres.

Ma journée d'anniversaire n'est pas tout à fait finie. Il faut que je me prépare pour ce qui est l'évènement de la journée : notre sortie au théâtre. La pièce Rigobert et Dédette a pour thème celui d'un homme terrorisé et éventuellement battu par sa femme mais l'homme prend sa revanche. Ce thème correspond bien à celui de la journée nationale ou internationale (je ne sais plus) de compassion envers les femmes battues. La pièce que j'ai écrite, Belle Anse, a aussi comme thème celui des violences conjugales. Pour moi, ma pièce est aussi une pièce spirituelle mais je pense que quand elle sera jouée (je l'espère dans pas trop longtemps) elle sera surtout comprise comme l'histoire d'une femme battue.

Ce soir, nous allons rire d'un thème très grave, d'un thème qui ne me concerne pas du tout en ce moment car je suis très heureuse avec mon compagnon et que nous avons passé ensemble une journée d'anniversaire très paisible.