FDM moins 54
Fin du monde – 54
Je continue sur le thème de fin du monde grâce à la stimulation que me donne Dexter dans son long commentaire. En effet, cher Dexter, qu’est-ce que la fin du monde : l'anéantissement total de la planète ainsi que nous le proposent certains films ? La fin de l’humanité ? Ou la sélection d’une certaine partie de l’humanité ? « Pour la fin du monde, prends ta valise viens là haut sur la montagne, c’est beau », je me souviens à peu près du texte de cette chanson qui a marqué mon adolescence. L’auteur-interprète de cette chanson vit à Lacanau, d’après mon frère, qui a pour ex très bon ami, le meilleur copain de cuite du chanteur (enfin, il l’était à un moment). La chanson va sans doute lui permettre de recevoir un peu plus de royalties dans les semaines qui viennent….Jour de fin du monde – 54)
Je vais prendre un par un les trois sujets de mon introduction :
1) Anéantissement total de la planète : c’est ce qu’on voit dans les films comme "melancholia" ou "je cherche un ami pour la fin du monde". Ni les hommes ni les animaux, ni la nature n’ont la moindre chance. Il ne restera rien. Et personne, parmi les humains, ne pourra utiliser son pouvoir, son argent, sa beauté, sa jeunesse pour échapper à la fin du monde.
2) Fin du l’humanité : c’est la thèse de pas mal de philosophes, écologistes, économistes, scientifiques dont Yves Paccalet (au fait, je vous invite, chers lecteurs à signer sa pétition qu’on trouve sur son blog , je l’ai déjà signée). L'homme disparaîtra de la planète (dans quelques années ou dizaines d'années) parce que, aujourd'hui, l'homme bouzille tout.
L’idée est que, dans les années soixante-dix, on avait bien compris que la société de consommation ajoutée à la croissance de l’humanité allait conduire les hommes à épuiser rapidement les ressources non infinies de la planète.
Dans les années quatre-vingt-dix, les mêmes écrivains ont informé ceux qui voulaient bien les écouter que la situation s’était aggravée et qu’il fallait, de toute urgence, faire machine arrière.
Vers 2005, bon nombre de ces auteurs ont annoncé, à ceux qui voulaient bien les écouter, qu’au lieu de freiner notre consommation, nous l’avions encore aggravée et que, à ce rythme-là, on ne voyait pas comment on pourrait encore espérer sauver l’humanité.
Cependant, Paccalet, en osant le titre « l’humanité disparaîtra, bon débarras ! » semblait donner l’espoir qu’on pourrait encore, avec un gros effort, sauver quelque chose de l’humanité.
Le problème de l’homme, c’est l’homme.
La condition humaine se trouve dans notre cerveau de compétiteur. L’homme, si faible, physiquement, a survécu grâce à son cerveau de compétiteur et a envahi le monde grâce à ce même cerveau de compétiteur. Notre système capitaliste qui consiste à ce que les plus grands compétiteurs s’enrichissent et se renforcent grâce à des millions d’hommes qu’ils asservissent (tantôt par l’esclavage à proprement parler, tantôt par la société de consommation qui rend les hommes esclaves dès l’enfance) est à l’image de ce qu’est le cerveau humain : accroître son pouvoir pour survivre.
Mais là, on est arrivés au point où tout s’inverse.
Ce qui a fait que l’homme est devenu survivant et puissant, c’est cela même qui va conduire l’homme à disparaître. La société de consommation n’existe réellement que depuis quelques dizaines d’années et, en moins d’un siècle, a épuisé toutes les richesses qui auraient pu permettre aux êtres humains de vivre en harmonie avec la nature pendant des millénaires encore.
Alors, il reste encore une solution :
3) imaginer que la fin de l’humanité soit partielle : seuls les riches, beaux et puissants survivent en éliminant tous les autres : c’est le scenario du film 2012. La plupart des critiques de ce film ont dit qu’il était nul parce que sur le plan scientifique, la fin du monde telle qu’elle est décrite dans le film est impossible. On s’en fout. Ce qui est important, dans ce film, c’est qu’on nous explique que les hommes les plus puissants de la planète sont en mesure d’acheter leur place dans un lieu secret (un vaisseau, dans ce film, mais dans d’autres films ou livres, il s’agira par exemple d’un immense souterrain) et donc, dans l'éventualité où, par la faute de l'homme (probablement), la fin du monde arriverait de façon prévisible à court terme sans destruction de la planète, alors, la fin du monde concernerait la plus grande partie de l’humanité mais n’en conserverait que la meilleure partie (en gros, on mourrait tous pour que nos chefs survivent). C’est un peu l’idée du nazisme qui consistait à déterminer ce qu’était l’homme parfait, l’homme supérieur et à finir par ne garder que cette race d’hommes parfaits qu'on avait ainsi déterminés et sélectionnés. Tous les autres, on devait les tuer, les éliminer.
Voilà donc trois possibilités, assez violentes de ce qu’est la fin du monde.
Il en existe d’autres, plus douces, qui seraient par exemple, ainsi que je l'expliquais dans mon article précédent, la fin du monde économique tel qu’on le connaît, la fin de la société de consommation et tout ce que ça implique, et le rêve que le bon sens reprendrait ses droits et éliminerait la stupidité du conditionnement dans lequel vit la plus grande partie de l’humanité actuellement.
C’est un beau rêve et c’est quand même parce que j’y crois, un peu quand même, que, depuis trois ans, je n’ai plus de voiture et que je vais au travail en bus et à pied.
Trois kilomètres à pied par jour. Quelques petits pas pour un être humain dans l’espoir d’un grand pas pour l’humanité…