FDM - 54

Je vais continuer sur le sujet de fin du monde, stimulée par le long commentaire de Dexter. Qu'est-ce que la fin du monde ? L'anéantissement de la planète dans une explosion totale comme on le voit dans des films qui ont en réalité un objectif philosophique et pas prémonitoire ? L'idée est "et si c'était la fin du monde demain, continuriez-vous à vouloir être le plus beau ou le plus riche ?" Dans le film 2012, on annonce clairement la couleur : c'est la fin du monde mais les plus riches ont payé pour pouvoir être sauvés. Dans les nouveaux films sur la fin du monde, même les riches ne sont pas sauvés : ils n'ont pas eu le temps d'affrêter une fusée pour construire un monde sur une autre planète. ils meurent avec les autres. La vraie fin du monde, c'est : on est tous à égalité. On meurt tous.

Quand j'étais adolescente, il y avait une chanson qui s'appelait "pour la fin du monde". Dans les couplets, il y avait des conseils du type "prends ta valise" ou prends "ta boîte à outils". Une très belle chanson. L'auteur n'a fait qu'un tube et, d'après mon frère qui le connaît, il vit maintenant à Lacanau. Il n'est pas bien riche mais il reçoit suffisament de royalties pour vivre tranquillement en picolant, jusqu'à la fin du monde. On risque de l'entendre pas mal, sa chanson, sur les antennes, dans les semaines qui viennent (aujourd'hui, jour J moins 54).

Dans son livre intitulé "l'humanité disparaitra, bon débarras !", Yves Paccalet évoque non pas la fin du monde mais la fin de l'humanité. L'idée est que nous détruisons de plus en plus vite tous nos moyens de survie et que nous ne comprenons pas que nous devons arrêter au lieu de croire que nous devons produire toujours plus : produire plus, c'est consommer plus et ça signifie : épuiser la planète. Voilà ce que veut dire Paccalet et je suis cent pour cent d'accord avec lui. C'est pour ça que je marche depuis 2009. Pas seulement pour ça mais en grande partie.

L'humanité détruit la planète, détruit les richesses, détruit les nourritures nécessaires à la survie de l'homme. La fin de l'humanité n'est pas la fin du monde mais une forme d'espoir pour le reste de la planète. Puisque les humains, décidément, ne veulent pas comprendre qu'il faut arrêter de vouloir produire toujours plus de richesses, il faut se résoudre à ce que l'humanité disparaisse par sa propre activité, sa propre condition, par la conséquence du conditionnement créé par elle-même pour le mieux-être de l'humanité mais qui ne peut aboutir qu'à la destruction de cette même humanité.

Il faut que l'humanité disparaisse, pour sauver la planète...Ou alors, il faut que l'humanité cesse d'être typiquement humaine, c'est à dire cesse d'être toujours poussée, individuellement ou collectivement (par groupes nationaux ou religieux par exemple) vers la compétitivité, le pouvoir.

Là où l'humanité a disparu, la nature a repris ses droits (j'ai vu un reportage sur Tchernobyl qui montrait ça) donc, si l'humanité disparaissait de la planète, la nature reprendrait force et beauté.

C'est un point de vue.

Moi, depuis 2009, je suis consciente de la nécessité de la décroissance. C'est pour ça que j'ai arrêté certaines habitudes : celle d'aller au travail en voiture en particulier. ça fait maintenant trois ans que je vais au travail en bus et à pied : 6 km en bus, 3 km à pied. Fatigant, certes, mais bon popur la santé et bon pour la planète. Le moyen de transport que j'utilise le plus, c'est l'avion, un genre de bus qui vole au-dessus de l'océan, bus dans lequel on est désormais très serrés ainsi que je l'expliquais dans mon dernier article de blog.

En 2009, il s'est passé autre chose dans ma vie peronnelle, à propos de fin du monde. Mon fils, alors encore étudiant et pas encore papa, a voulu faire un emprunt à la banque. Je l'ai cautionné. J'étais en effet incapable de lui donner plus d'argent que ce que je donnais pour son loyer et sa nourriture de base et je me disais qu'une expérience d'emprunt à son nom lui permettrait de comprendre certaines difficultés de la vie d'adulte. Mais, en prenant cet emprunt, je lui ai dit "de toute façon, on ne remboursera que pendant 3 ans. les deux dernières années seront après la fin du monde."

On a donc encore deux ans d'emprunt à payer. Sauf si, dans 54 jours, c'est la fin du monde.

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