un cours de dessin

Publié le par elizabeth971

L’évènement le plus important pour moi, la semaine dernière, a été une séance de dessin en plein air qui a eu lieu le 15 juillet. C’est une association qui a eu cette idée. Une association nouvellement créée. J’ai vu ça dans le journal quelques jours avant le 15. C’est vraiment un hasard que j’aie vu ça. Je ne lis pas tellement le journal. Ou alors très rapidement. C’était en bas de page, dans une sorte de fourre-tout du journal. Le mot qui a accroché mon regard, c’est « dessin », cours de dessin. J’ai regardé un peu plus. J’ai vu qu’il s’agissait de dessiner des paysages. C’était une association de préservation de l’environnement qui organise ce cours une fois par mois, le dimanche. « Tout à fait pour moi, ce truc », je me suis dit. Participation 5 euros. S’inscrire avant vendredi. Je me suis inscrite. Mon doudou a veillé à ce que je m’inscrive réellement. Il trouvait aussi que c’était un truc pour moi.

 

Le dimanche matin, il m’a emmenée à cette séance de dessin en plein air. C’était pas loin. 5 ou 6 km. On était sur une ancienne habitation. Un lieu très beau. Il y avait les gens de l’association (un couple et leur fils), un « designer » - il s’agissait d’un grand jeune homme élégant – et des gens comme moi qui venaient pour participer à l’activité. Mon doudou est resté avec nous un moment, avant que l’activité ne commence réellement. Il participait à quelques échanges. Des dames disaient « je n’ai jamais dessiné de ma vie » et lui il disait, en parlant de moi « elle dessine tout le temps. Y a des dessins partout chez moi. » Il était fier de parler de moi et de mes activités. Et puis il est parti.

 

Il y a eu quelques discours de présentation. On nous a distribué du matériel (un matériel qui correspondait à la somme de 5 euros) : une planche de contreplaqué avec du papier kraft scotché dessus, deux fusains, une gomme. Ensuite, chacun s’installait à un endroit pour dessiner un morceau du paysage. Le paysage, c’était, des arbres, une maison, des dépendances. Le paysage lointain était invisible à cause des nuages bas. C’était un jour de pluie. La séance de dessin a duré environ trois heures. Moins les averses qui nous obligeaient à tout arrêter, protéger notre dessin, courir vers la galerie de la maison, attendre que la pluie s’arrête et repartir ensuite à son endroit d’observation pour dessiner un peu jusqu’à la prochaine averse.

 

Le paysage que j’avais choisi de dessiner était un très grand arbre sur la partie gauche du dessin et une partie de la maison sur la partie droite du dessin. J’ai eu le temps de construire l’architecture de l’arbre et quelques contours de la maison. A midi, on a ramené nos œuvres dans la dépendance pour l’exposition. Les dessinateurs qui avaient choisi de s’installer à l’abri de la maison pour dessiner les arbres devant eux étaient nettement avantagés par rapport à ceux qui avaient installé leur planche à dessin face à la maison (j’en faisais partie), donc sous la pluie. Il y avait donc plusieurs dessins bien avancés, sortes de gribouillis noirs (le fusain), sur fond marron (le kraft) mais pour certains, on distinguait bien qu’il s’agissait d’arbres (mon dessin à moi n’était qu’un squelette d’arbre). La télé est venue nous filmer et filmer nos oeuvres. Quelques dessins plus réussis que d’autres (ou plus filmables) ont été filmés avec leurs auteurs. Moi, je n’étais pas dedans. Un dessin sortait du lot. Son auteur était le fils des gens de l’association, un jeune homme d’une vingtaine d’années. C’était très bien dessiné.

 

Mon doudou est venu me chercher. Sûrement qu’il était un peu déçu que mon dessin ne ressemble à rien. Il n’a pas montré sa déception. On a ramené nos dessins chez nous (en laissant le contreplaqué à l’association pour les prochaines fois) et on nous a donné pour mission de continuer nos dessins en utilisant toutes les techniques que l’on souhaite. J’avais pris pas mal de photos du site, ce qui me permettait de continuer mais, comment ceux qui n’avaient pas pris de photos allaient-ils continuer ? J’ai continué mon dessin dès l’après-midi et j’ai continué encore tous les soirs de la semaine et ce week-end encore. J’ai fini par prendre un nouveau papier kraft et recommencer. En plus propre. En mieux construit. J’ai abandonné complètement le fusain et j’ai dessiné avec mes crayons de couleur (de marque Staedler, ceux qu’on peut utiliser en aquarelle). Mon doudou m’encourage à dessiner. Il veut que ce soit beau. Il veut que les gens sachent ce que je suis capable de faire. Il est fier de moi. Il aime ce que je fais. Pendant tout ce temps, je n’ai pas travaillé sur mes autres projets. Tant pis. Mon dessin est beau. L’arbre, le très grand arbre, est quasiment fini. Sur son tronc, il y a des feuilles épiphytes en forme de cœur, des feuilles immenses un peu roses, un peu bleues, un peu jaunes. Elles grimpent le long du tronc, courent le long des branches principales, se mêlent aux feuilles de l’arbre dans les hautes branches. Les hautes branches s’élancent vers le ciel, elles sont un peu arrondies. Sur la droite, certaines retombent et, sur l’image, elles passent devant les autres arbres en arrière plan et les cachent en partie. L’arbre qui est en premier plan est si grand qu’il occupera plus de la moitié du dessin, plus de la moitié du ciel, un ciel blanc, si couvert de nuages qu’on n’y voit aucune forme. Sur la partie droite du tableau, il me reste à dessiner la maison, une immense maison coloniale du début du XXème siècle avec des galeries en arc de cercle. Quand je regarde mon dessin, au stade où il est arrivé, je me rends compte qu’il n’est plus le paysage que j’ai observé dans la nature ou sur les photos, même si j’ai fait tout ce que j’ai pu pour en reproduire l’architecture générale et les détails des feuilles en forme de cœur. Il est devenu une sorte de porte de mon univers, un univers intime dans lequel je me sens chez moi.

Publié dans spiritualité

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D
<br /> Moi, je rejoins Mary dans son commentaire. Et je pense que finalement, même si tu as pris des photos tu as dévié de l'image réelle. Ce qui veut dire, que inconsciemment tu as dessiné ce que tu<br /> avais envie de dessiner et non la rélité brute. Ce qui me fait dire aussi qu'en fait tu n'avais besoin de prendre de photos si cela se trouve. Et ta dernière phrase, le montre assez bien, ce<br /> n'est pas tellement grave que ce ne soit exactement la réalité, ton dessin. Ce qui compte c'est que ce soit le tien, que ce soit la reproduction de ce tu vois toi, et surtout, surtout que tu<br /> l'aimes et que tu en sois fière, ce qui a l'air d'être le cas . Alors félicitation pour ton travail et pour t'être mise "en danger" avec tous ces autres dessinateurs, toi qui est habituée à<br /> dessiner seule ton arbre à pain. <br /> <br /> <br /> La bise.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> Et c'est là que je regrette toujours autant que tu ne réussisses pas à charger des photos sur ton blog...<br /> <br /> <br /> Je crois que ceux qui n'avait pas pris de photo feront avec leurs souvenirs même si ça n'est pas la réalité<br />
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E
<br /> <br /> tout à fait d'accord, Mary, mais je n'aurais alors publié que les photos du site car, pour ce qui est du dessin, le crayon de couleur sur kraft, ça ne passe pas vraiment en photo...<br /> <br /> <br /> bon week-end, bisous.<br /> <br /> <br /> <br />