soirée avec pour thème la créativité
Dexter m'a laissé ce week-end un commentaire extrêmement encourageant.
Merci, Dexter, car j'ai bien besoin d'être encouragée pour continuer l'écriture de cette pièce.
Ainsi que je le disais dans mon dernier article, j'en arrive maintenant à la description du jardin et à son histoire. L'histoire du jardin sera racontée par mon personnage Charles, car ce jardin constitue dans la construction de sa vie un élément fondamental.
Comment mettre mon personnage Charles dans la situation de raconter ce jardin ? C'est ce sur quoi j'ai travaillé ce week-end.
Enfin, dans le début du week-end.
Et le fait de mettre ma pièce sur le blog et de recevoir des commentaires de Dexter m'a drôlement encouragée pour reprendre l'écriture de mon texte. J'ai donc écrit à peu près toute la scène (mais avant de publier, je dois revenir sur la rédaction des dialogues qui est un peu maladroite).
Mon doudou était un peu éméché ce week-end, comme souvent, le week-end. J'ai donc profité de ce qu'il était dans cet état pour lui lire la grande tirade de Charles que je venais d'écrire. J'ai dit à mon doudou : "dans ma pièce, ce personnage est inspiré de toi et le jardin est inspiré du jardin qui est devant ta porte".
Et je lui ai lu le texte et il en avait presque les larmes aux yeux.
L'alcool est une bien mauvaise chose, très dangereuse pour la santé mais j'ai découvert que, quand il est à un certain stade de son ivresse, mon doudou est accessible à un monde de sensibilité, de poésie... c'est parfois insupportable parce qu'il est également trop accessible à la sensiblerie et se met à pleurer sur toutes les choses tristes du monde et on ne peut plus l'empêcher de pleurer....Un peu gênant en public. Mais, comme il y a un bon côté à toute mauvaise chose ( à condition qu'elle ne soit pas excessivement mauvaise), j'essaie de positiver une ivresse contre laquelle je ne peux rien en stimulant la sensibilité de mon doudou sur ma créativité.
Le samedi soir, nous sommes allés à notre restaurant.
Nous y allons presque tous les samedis soirs. Toujours à la même place. Souvent seuls clients. J'y mange toujours la même chose.
Le répertoire musical du restaurant est assez peu varié. Il y a des chansons qu'on connaît presque par coeur. Il y avait, samedi soir, "Isabelle", la chanson culte du groupe antillais Expérience 7. Il y a dans cette chanson plusieurs mouvements musicaux et le texte raconte une histoire assez compliquée qui ressemble aux histoires de bien des couples.
On écoutait notre chanson et on parlait de l'inventivité de cette chanson. On en est venus à parler de la créativité en général. C'est un sujet que j'ai tellement travaillé dans mes lectures et dans mes travaux de dessin et d'écriture que je peux en parler longtemps. J'expliquais à mon doudou que quand on entre dans le monde de la créativité, c'est une aventure extraordinaire parce qu'on a l'impression d'explorer divers secteurs de notre cerveau.
Voici à peu près ce que j'ai expliqué à mon doudou :
Au départ d'une création, il y a l'idée d'écrire quelque chose (si on est dans la création de l'écriture) et cette idée, si elle n'est pas relayée par le fait de se mettre devant une feuille(ou un écran) et de la laisser se développer en l'écrivant, elle ne servira à rien. Elle pourra être perdue.
L'idée, cette première idée, qui semble être l'élément important de la créativité, elle se situe dans le niveau conscient de notre cerveau. Dans le cerveau qui dirige toutes les opérations.
La difficulté de la créativité va être de donner une chance à une autre partie de notre cerveau de prendre le relais de cette idée. Et là, on sort du cerveau conscient et contrôleur. Au fur et à mesure que le texte va se développer, il y aura un certain nombre de va et vients entre les deux principaux secteurs du cerveau, la partie consciente qui dirige tout et la partie moins consciente qui peut créer ; mais il ne faut pas que le "contrôleur" (la partie consciente) intervienne au mauvais moment car il peut tout bloquer commme un barrage bloquerait une rivière qui coule.
Il y a dans le cerveau la partie consciente qui contrôle et l'autre partie.
Mais de combien de sous-parties est constituée l'autre partie ?
C'est un grand mystère.
Quand on se lance dans l'aventure de la créativité, on a l'impression de se lancer dansl'aventure de la découverte de notre propre cerveau, de notre propre fonctionnement. Ce n'est donc pas uniquement le résultat de notre travail qui nous intéresse mais aussi l'aventure de la créativité.
Le résultat, une fois qu'on l'a obtenu, si on l'obtient, cesse immédiatement d'être un résultat et devient alors une étape de notre créativité, l'étape qui a immédiatement précédé la future nouvelle quête (nouveau projet suivi du prochain nouveau résultat).
J'imagine que c'est ça qui nous permet d'avancer.
En tout cas, c'est ce que je comprends de mon fonctionnement après avoir lu pas mal de témoignages concernant la créativité ainsi que des livres comme "Le bonheur des petits poissons" ou "L'homme à la découverte de son âme" ou "Dessiner avec le cerveau droit".
Après avoir longuement parlé de la créativité, nous nous sommes mis à chanter (le CD d'Expérience 7 passait pour la deuxième fois).
Il y avait un autre couple dans le restaurant - arrivé après nous - et j'espère que nous n'avons pas chanté trop fort.
C'était une bonne soirée.
Vois-tu, Dexter, quand tu me parles des chansons que tu écris, même si ce sont des chansons courtes, même si tu n'en es qu'à la deuxième chanson, ça n'a pas d'importance. ça va continuer.
Petit à petit, tu vas peut-être réaliser, comme moi, que ce qui est important dans la créativité, c'est de le faire et que ce bonheur, même s'il demande un très gros effort, même si, à chaque fois qu'on se penche sur notre ordinateur on se dit qu'on ne va pas y arriver, ce bonheur-là, le bonheur d'explorer des parties inconnues de notre cerveau, il nous permet de supporter bien des souffrances de notre vie.
Bibliographie :
Simon Leys : Le Bonheur des petits poissons.
Carl G. Jung : L'Homme à la découverte de son âme.
Betty Edwards : Dessiner avec le cerveau droit.