Comment un jeune homme a trouvé un emploi stable en moins de deux mois ou les bienfaits de la vertu
En cette veille de noël (ou avant-veille), je vais parler d’un sujet qui concerne plus ou moins tout le monde sauf les grands actionnaires, grands dirigeants, grands héritiers et grands footballeurs (j’en passe sûrement) : il s’agit du chômage.
En quoi suis-je touchée par le chômage, moi qui suis une privilégiée salariée fonctionnaire qui touche 3000 euros par mois ? Eh bien j’ai des enfants. La situation professionnelle du plus grand -il a un travail - est bien difficile, peu réjouissante et j’espère que les choses vont prendre une tournure plus positive en 2012…. Le plus petit, lui, comme vous le savez, chers lecteurs de mon blog, est chef de famille au chômage et mon prestigieux salaire une fois qu’il est partagé en deux (une moitié pour mon plus jeune fils, une moitié pour moi), ressemble à ce que touche un smicard qui aurait pas mal d’allocations et pas beaucoup d’impôts sur le revenu.
Ainsi donc mon plus jeune fils est au chômage et sa compagne aussi.
Ainsi que vous le savez, chers lecteurs, et en particulier Dexter, mon plus fidèle lecteur, j’ai proposé à mon fils de revenir dans la région de ma famille pour essayer d’y trouver du travail.
En septembre, nous avons effectué le déménagement depuis Perpignan. Il a trouvé en Gironde un logement que j’ai dû louer à mon nom - donc sans possibilité d’allocations de logement – parce que les agences ne louent pas aux chômeurs. C’est comme ça : on ne loue pas aux chômeurs dans notre pays de droits. Et puis, une fois les affaires administratives réglées, mon fils s’est inscrit à Pôle emploi et à l’agence interim locale.
J’oublie de dire qu’en même temps qu’il faisait son déménagement, il faisait les vendanges. C’est peut-être important pour la suite de mon histoire. Car l’épisode « vendanges », il ne l’a pas négligé. Ils ont fait les vendanges ensemble, lui et sa jeune femme pendant que je gardais le bébé – ensuite, quand j’ai dû repartir, c’était ma vieille mère qui gardait le bébé. Ils ont travaillé le plus sérieusement possible. Mon fils a dû s’absenter des vendanges un ou deux jours pour régler ses problèmes de déménagement, en dehors de ça, il a été aussi sérieux que possible et le chef de culture s’en est rendu compte.
Après les vendanges et une fois les affaires administratives à peu près réglées, mon fils s’est vu proposer plusieurs jobs par Pôle emploi et l’agence interim. Il a choisi le job d’ouvrier agricole. Un travail de chien. Planter des piquets, en déplanter d’autres, porter de lourdes charges. Pas de pauses en dehors des pauses réglementaires. Le contrat était de deux semaines. Ils l’ont gardé une troisième semaine parce qu’il donnait satisfaction. Payé 600 euros pour l’ensemble de la prestation. Il aurait reçu la même chose en restant chez lui et en recevant les allocations de chômage. Mais il était fier de l’avoir fait. Résultat : le voici embauché par un des plus prestigieux châteaux de vin de la région qui cherchait un jeune homme courageux pour rajeunir son équipe. Je pense que les patrons de « châteaux » parlent entre eux, que mon petit a été remarqué et que c’est ainsi qu’en moins de deux mois, il a trouvé une place avec possibilité de promotion dans un des seuls secteurs de France fiables par ces temps de crise.
Mon cadeau de Noël, je l’ai : mon petit garçon a été courageux, a su ce qu’il voulait (il aime tailler la vigne) et l’a obtenu.
Et sur le plan financier, je pense que nous allons être soulagés.
Vais-je alors acheter une voiture si j’arrive enfin à m’en sortir ?
Pour l’instant, je n’en vois pas l’utilité. Les habitudes de luxe se prennent facilement et il est difficile de revenir en arrière quand on y a goûté. Les habitudes de simplicité, si elles restent à un stade de simplicité et qu’on est conscient de ce que l’on fait, se suffisent à elles –mêmes. Pourquoi reprendre une habitude de luxe quand je suis bien comme ça, sans ce luxe ? Ce serait comme recommencer à fumer après deux ans alors qu’on a constaté, pendant les deux années d’abstinence, qu’on se portait mieux qu’avant.