coca - liques et crise du logement

Publié le par elizabeth971

Nous vivons dans un monde extraordinaire. M. Fillon a décidé de taxer le coca, boisson préférée des français -et surtout des plus jeunes - qui, effarés, s’écrient « mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir boire ? ».

Il est vrai que ce n’est pas seulement le coca (et autres sodas) qui est touché par la nouvelle taxation mais aussi l’alcool et les cigarettes, déjà fortement taxés auparavant. Décidément, M. Fillon a tout fait pour atteindre les jeunes….Et je ne parle pas des parcs de loisirs….Pauvres jeunes…La vie est bien dure pour eux ! Dans quel monde vont-ils vivre désormais ?

 

La tâche de M. Fillon est désormais bien lourde et bien ingrate. Il va falloir expliquer à des millions de jeunes en colère qu’on ne leur en veut pas plus qu’aux autres (les vieux, ceux qui boivent de l’eau) mais qu’il faut bien trouver de l’argent quelque part pour rembourser la dette du pays sans toucher aux milliards des riches parce qu’ils seraient bien fichus de s’en aller en Chine, les riches….avec tous leurs milliards qu’on convoite…

 

Pendant ce temps, d’autres affaires moins graves que la taxe de coca cola peuvent bien attendre…Celle des logements qui sont de plus en plus difficile d’accès par exemple.

Ça peut bien attendre, ça.

Je parle de ce sujet précis parce que je suis concernée. Mon fils, celui qui a 22 ans, qui est père d’une petite fille de 17 mois et qui a bien du mal à trouver du travail, déménage. Je lui ai conseillé, il y a quelques mois, de quitter le département où il se trouve pour se rapprocher de celui de ma famille.  Il ne vivra pas chez ma mère (la maison est trop petite) mais dans un logement loué dans une petite ville voisine. Mais au moins, en cas de pénurie de fruits et légumes dans le futur, il aura, à quelques kilomètres de chez lui, le jardin de ma mère pour se nourrir. Et puis, on pense qu’il trouvera plus facilement du travail dans notre région que dans la région où il était. Et puis, il y a plein d’autres raisons mais il faudrait que je vous raconte ma vie et celle de mes enfants pour justifier ce retour aux sources. Et le problème, quelles que soient les raisons pour lesquelles on a programmé ce déménagement, le problème il est qu’il faut, une fois de plus, recommencer toutes les démarches pour arriver à louer le logement. Les démarches administratives, je veux dire.

 

Le choix de mon fils a porté sur une petite maison mitoyenne au milieu des vignes. Elle est située à deux kilomètres de la gare où il pourra, le matin, prendre le train pour aller travailler à Bordeaux (quand il aura un travail). Le loyer est de 470 euros. Pas cher. Je me porte garante. Ça me paraît gagné d’avance puisque mon salaire dépasse le montant du loyer multiplié par cinq. J’envoie quantité de papiers : bulletins de salaire, attestation d’employeur, attestation de paiement des loyers, feuille d’imposition, relevé d’identité bancaire, pièce d’identité….De quoi décourager tous les futurs locataires qui ne seraient pas à jour d’un seul de leurs documents.

 

Finalement le dossier est rejeté.

La raison est que mon fils n’a pas de contrat de travail.

 

« Il aurait été étudiant, ça serait passé », me dit le responsable d’agence qui n’y est pour rien parce qu’il travaille pour une grande société.

 

Seule solution : que je loue moi-même le logement comme si c’était pour moi. Donc, pas de possibilité d’avoir des allocations de logement.

 

J’ai accepté. Le loyer n’est vraiment pas élevé et il faut bien que mes enfants aient un toit.

Mais ces questions de logements devenus totalement inaccessibles aux plus pauvres (je n’aurais pas pu loger la petite famille de mon fils si j’avais gagné 1500 euros par mois) ne sont pas, apparemment, aussi graves que celle que vient de déclencher le gouvernement Fillon en menaçant des millions de jeunes de les priver de leur coca quotidien.

 

Mes enfants ne boivent pas de sodas. Je les en ai privés quand ils étaient petits. Pour ce qui est des alcools forts et des cigarettes…c’est déjà de l’histoire ancienne. Mon fils a arrêté de fumer quand il est devenu papa (pas trop difficile quand on fume depuis trois ans seulement). Il a également arrêté l’alcool. Le seul parc de loisir qu’on ait fréquenté est le futuroscope (dernière visite en 2002). Et puis, je gagne beaucoup moins de 500 000 euros par an. Toutes ces raisons font que, mes enfants et moi, nous ne sommes absolument pas visés par la réforme Fillon.

 

Mais nous avons besoin d’un toit.

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