La Ligne verte (une interprétation)
J’ai déjà parlé d’un film que j’avais beaucoup aimé, Un jour sans fin. Je vais parler aujourd’hui d’un autre grand classique (qui était un livre avant d’être un film), La ligne verte.
Ce sont des films qui ont un sens spirituel très important. Des films qui parlent de l’être humain de ce qu’il doit faire pour être conscient.
La Ligne verte est un des films les plus appropriés pour aborder les sujets concernant notre société et les rôles que nous jouons dans notre société. Il parle du Bien et du Mal, de la dualité de l’homme.
Nous appartenons à notre Société pour le meilleur et pour le pire et notre Société est à la fois la meilleure et la pire qui puisse exister et, comme nous, comme chacun d’entre nous, elle représente la dualité du bien et du mal.
Dans la Ligne verte, le personnage joué par Tom Hanks a, dans la Société, le rôle le pire que l’on puisse imaginer. Il est bourreau. Exécuteur des hautes œuvres. C’est-à-dire qu’au tout dernier moment de la vie d’un homme, la Société lui donne, à lui, le bourreau, le rôle de tuer l’homme qu’elle a choisi de juger comme indigne de vivre, comme coupable de quelque chose qui est tellement mal qu’il faut condamner cet homme à mort, le tuer, lui enlever ce qu’il a de plus précieux et ce qui a fait de lui un assassin, un mauvais : sa vie.
La Société qui a pris cette décision donne à un homme désigné pour ça le rôle d’exécuter l’acte qu’elle a choisi comme nécessaire.
Le personnage joué par Tom Hanks est un homme bon et pourtant, il est le plus adapté qui puisse exister pour cette tâche abominable.
S’il ne le fait pas, s’il se révolte, s’il refuse de jouer son rôle, un autre fera ce travail à sa place et risquera de mal le faire (c'est-à-dire de faire mal au condamné), avec haine, parce que l’opinion de celui qui pourrait le remplacer dans le rôle de bourreau, d’exécuteur des hautes œuvres est que, de toute façon, dans le couloir de la mort, il n’y a que de la racaille (il juge - ce remplaçant éventuel -, il se sent supérieur aux hommes du couloir de la mort alors que le personnage joué par Tom Hanks ne juge jamais).
On peut interpréter ce film (ce livre) de bien des façons. Pour moi, ce film parle du rôle que nous jouons dans la Société et dans notre métier (nous ne devons pas juger notre métier : il nourrit notre famille) et il parle de la dualité de l’homme (cerveau gauche / cerveau droit ; bien / mal ; Ying / Yang).
Plutôt que juger mon métier, je dois le faire mais en restant conscient. Etre conscient, c’est ne pas juger. Etre conscient, c’est savoir que, tant que l’humanité n’aura pas amélioré sa conscience, ce que feront les hommes sera bien et mal à la fois, le bien tournera au mal ( et réciproquement). Actuellement, les hommes ont un tel pouvoir qu’ils mettent en danger l’existence même de la Planète à court terme.
Il faut que nous continuions de bien faire nos métiers, sinon d’autres le feront à notre place. Il ne faut pas nous sacrifier, nous suicider et suicider nos familles dans le même geste en raison de notre conscience du fait que notre métier n’est pas producteur de ce que nous jugeons être bien. Nous sommes une part de la Société et nous n’avons pas le choix. Mais nous devons rester conscients et c’est de cette façon que nous pouvons aider l’humanité à évoluer, à aller vers le bien (si nous sommes de plus en plus nombreux à être conscients de la dualité et du fait que pour changer le monde chacun doit commencer par se changer soi-même, alors, le monde pourra aller mieux ?).
Ma journée de dimanche s’est déroulée de cette façon :
D’abord, j’ai téléphoné à mon fils aîné qui était content de parler avec moi.
Ensuite, je me suis installée dans le petit bout de jardin que nous avons et j’ai peint pendant trois heures. Seule.
Ensuite, Doudou et moi, nous sommes allés manger au restaurant d’à côté (pour trois tickets restaurant).
Ensuite, j’ai passé deux heures à la plage avec mon amie de plage. Nous nous sommes baignées et avons bavardé mais pas trop longtemps.
Ensuite, je me suis isolée une heure dans le jardin pour peindre.
Le soir, j’ai préparé à manger, préparé mes affaires du lundi et nous avons mangé et je me suis couchée.
C’était une journée merveilleusement équilibrée avec une partie pour les autres et une partie pour moi. Quand je reste seule dans le bout de jardin, à peindre, je me retrouve exactement comme la petite fille que j’étais, une petite fille très sage et très solitaire qui dessinait et faisait de la poterie et écrivait, dans de longs moments de solitude et, souvent, dans le jardin ou les fossés pleins d’argile.
Je crois que c’est ça, prendre un rendez-vous avec soi-même ou avec son artiste – enfant intérieur, ce long moment de solitude dans le jardin, à peindre.
C’est grâce à ces moments de solitude dans la nature, qu’on peut apprendre à devenir conscient, selon les livres de psychologie que je lis.